"C'est Aoi, bleu et non Ao
Et Nichi le chemin et non Michi (enfin là je suis pas complètement sûr). "
Pourtant, il avait raison.
青 (あお) ao : bleu (c'est le nom)
青い (あおい) aoi : être bleu (c'est l'adjectif)
Ça fonctionne ainsi pour les autres couleurs : kuro (noir), kuroi (être noir), shiro (blanc), shiroi (être blanc). (Oui, techniquement parlant, le blanc et le noir ne sont pas des couleurs.)
道 (みち) michi (dô) : chemin, voie (physique, mais aussi spirituelle)
(柔道 = souplesse + voie : la voie de la souplesse, le judo - jûdô)
Misuzu avait posé une question intéressante.
Le japonais n'est pas spécialement plus dur que l'anglais à l'origine : les deux langues possèdent une grammaire et des règles simplistes. La difficultée du japonais provient de l'écriture. Apprendre les deux syllabaires n'est pas le plus compliqué, mais les 1945 kanjis usuels pour couvrir 95 % d'un usage quotidiens, là c'est une autre histoire.
Car un kanji peut être composé d'un à vingt traits (environ), posséder une ou plusieurs prononciations (chinoises ou japonaises), un ou plusieurs sens, donner naissances à plusieurs verbes (souvent deux ou trois par prononciation), et former de très nombreux mots en étant associés à d'autres kanjis, ou kanas (syllabes).
Les Japonais baignent dans un monde composé de kanjis depuis leur enfance, ils ont le temps de s'y adapter progressivement. J'ai lu la thèse d'un scientifique qui disait que les peuples asiatiques ayant ce genre d'écriture développent une mémoire plus visuelle que nous autre occidentaux (une forme de mémorisation plus pratique pour reconnaître des kanjis, évidemment).
L'anglais n'est pas plus facile que le japonais, mais étant basé sur le même système alphabétique que nous, ça facilite grandement les choses.
Je pense qu'une pratique douce et régulière (une heure par jour) permet en six mois de pouvoir faire des phrases simples (écrit ou oral) et de commencer à correspondre en japonais.
En revanche, si vous désirez réellement apprendre de manière autodidacte (c'est mon cas), évitez les livres de type "le japonais en 40 leçons", "le japonais en un mois", etc. Je les ai testés, c'est idéal pour parler
japoçais. Ça permet certe de pouvoir baragouiner rapidement, mais aucune règle n'est vraiment développée. C'est comme si on vous dit :
manger s'écrit 食べる(taberu), être en train de manger s'écrit : 食べています(tabeteimasu)
On ne vous a pas dit que
tabeteimasu provient de
tabe, forme suspensive du verbe (celle qui se trouve devant
masu, qui donne la forme polie), et de
te iru, la forme gérondive du verbe, donnée dans sa forme polie dans l'exemple plus haut.
Ce que je veux dire, c'est que ce genre de méthode vous apprend à dire quelque chose, mais sans vous expliquer réellement les règles. Partant de là, c'est très compliqué d'essayer d'utiliser un autre verbe, non appris dans la méthode.
Pour ceux qui désirent trouver une méthode sérieuse, je peux vous donner des conseils.
(Bien entendu, les méthodes de type "Assimil" et "Langue pour tous" sont plus abordables que celles que je préconisent et qui sont un peu plus chères.)
Ah une chose encore, 1945 kanji usuels, c'est pour connaître 95 % des kanjis nécessaire dans la vie de tous les jours. Un dictionnaire courant de kanjis japonais doit compter autour de 3-4000 entrées ; les plus exhaustifs, autour de 10 000 entrées.
(Un dictionnaire chinois peut atteindre 50 000 entrées.)
Mais ne croyez pas que les Japonais mémorisent facilement les kanjis : ils les apprennent tout au long de leur scolarité. Bien que le Japon possède le plus fort taux d'alphabétisation, il y a des jeunes qui ne comprennent pas les journaux télévisés, ou qui ne peuvent pas lire un journal.