par Yartrub » 03 Avr 2015 18:06
Bon, je reviens, et j'en profite pour apporter un avis différents de quelques çaynuls un peu trop laconiques (mais bien compréhensibles, l'anime fait tout pour nous embrouiller) et de la promotion pour le manga ou pour l'anime Parasyte. Juste en passant, ne revenir qu'à la fin d'un anime, ça permet de mettre un avis global souvent plus intéressant qu'un avis au jour le jour (mais seulement s'il y a une réaction, sinon autant aller direct du côté de la critique).
Regarder Tokyo Ghoul √A après avoir subi Tokyo Ghoul relève d'abord du machinal, de la curiosité à connaitre la suite malgré le souk qu'a été la première saison. Intéressé par la présentation de la série, on peut toujours espérer un changement de ton, même s'il faut d'abord se concentrer sur ce que présente l’œuvre animé, et pas ce qu'on en attend.
Ce qui est clair concernant cette deuxième saison, c'est que le changement est vraiment présent. On a bien une autre série. Et me concernant cela est une bonne chose.
Certes nous n'avons pas d'histoire dans le sens classique du terme, on a perdu Kaneki qui était le personnage principal, et cette fin de saison ne nous permet pas de le retrouver. Les autres personnages qu'on continue à suivre, qu'on découvre, ou qu'on apprendre à voir une autre facette, restent des personnages secondaires. Tout d'abord vu ce qu'a subi Kaneki à la fin de la première saison, il est tout à fait compréhensible de le perdre. Ensuite ne pas avoir de remplaçant montre bien que Kaneki est toujours le personnage principal, malgré son absence à l'écran.
Il y a bien deux parties séparées en deux parts égales, mais on ne peut parler de changement du fusil d'épaule, la forme est la même. Si on regarde les épisodes en se demandant lesquels sont dispensables, vu qu'on n'a pas d'histoire, on pourrait tout enlever sans trop de difficulté. La rupture a eu lieu au commencement de la nouvelle série, la forme a pris une part bien plus importante que le fond. Ou plutôt disons que le fond s'est intégré à la forme, le thème de Tokyo Ghoul √A étant alors principalement la perte. Faire de cette façon fait gagner en force certains message ce qu'on perd en clarté.
Du coup, oui on perd le côté descriptif qui est facile à suivre. Mais il faut en même temps préciser que la première saison avait bien échoué dans la présentation de l'univers. Avec quelque chose d'aussi dense qu'est le manga Tokyo Ghoul, soit prend le temps de tout poser en une introduction de 24 épisodes, soit on choisit l'allusion, et on garde un côté mystérieux. La première saison a fait un mélange affreux dont il a résulté quelque chose de bien trop précipité.
Donc on oublie toutes les subtilités qu'on peut éventuellement connaitre par ailleurs. Et on essaye de voir ce que nous propose cette série de 12 épisodes. Éventuellement si on perçoit un message non pas différent mais en totale contradiction avec le support d'origine, on pourrait éventuellement râler ; mais râler parce qu'on attend quelque chose de différent non ! Ne pas aimer le parti pris, c'est un choix, mais qu'on arrête de trouver comme seule argument la différence avec le support d'origine.
Oui, Toka est devenue un personnage inutile. Elle a perdu son père, son frère, ET Kaneki. Elle tente une voie de substitution en voulant rejoindre une université cotée. Elle finit par ne faire que courir. Je trouve que le personnage est cohérent avec ce qu'on nous présente. Elle veut poser des questions et au lieu de cela elle distribue des baffes ! Effectivement elle est bien perdue. Le raisonnable, c'est pour les robots. L'homme utilise parfois la raison pour le guider, mais c'est loin d'être le cas dans la majorité des cas.
Oui, Kaneki joue au héros tragique jusqu'à l'absurde. Il a perdu la raison avec ce qu'il a subi. La folie, ce n'est pas forcément le Joker riant aux éclats tout en massacrant tout le monde. Et surtout Kaneka a été coupé de tous. Le spectateur n'est pas épargné de cette séparation. Il a aperçu une solution qu'il ne partage à personne. Le personnage principal n'est plus un livre ouvert dont chaque pensée est partagée à tous.
On peut essayer de faire des hypothèses sur quelques unes des actions absurdes qui parsèment cette série, mais il est clair que la réalisation fait tout pour brouiller les éventuelles pistes, et surtout pour laisser le minimum d'indice. L'intrigue n'est pas policière. Le spectateur ne doit pas chercher ce qu'il se passe. Il est perdu comme quasiment tous les personnages de cette série.
Du coup la baston ne peut même plus être un prétexte pour regarder cette série. Les combats ne sont plus que des prétexte pour perdre encore plus de monde. Par exemple l'épisode 10, au lieu d'être épique et flamboyant, est tragique et sujet au drame. L'embrouille est totalement volontaire, l'espoir pointe toujours le bout du nez, mais pour que le sentiment de perte soit encore plus efficace.
Vous être perdu après avoir regardé cette deuxième saison ? Mais n'est-ce pas normal ? L'absence de plaisir spectaculaire est-elle la raison pour qu'une œuvre soit mauvaise ?
Philippe Jeammet a écrit:L'être humain peut avoir peur de ce qu'il désire le plus et faire le contraire de ce qui le rendrait heureux par peur du risque de la déception