étrange dérive en effet
en tentant de revenir aux idées principales liées à ce topic, juste 2 points :
de nimue :
Pour les chiots, comme c'est essentiellement que du cartilage, ils sont radiographiés avec un dose moindre de rayon, ce qui n'est pas si dangereux que ça.
plus je te fais précise les choses, plus on voit... bah excuse moi mais bien que tu te dise pro du milieu on voit que tu ne sais pas de quoi nous parlons. La radio de dysplasie est nocive sur les chiots parce qu'on doit mettre le chiot dans une position très précise qui est mauvaise pour les articulations encore cartilagineuses. On risque de léser l'articulation en voulant vérifier qu'elle n'a rien (en gros). Ça n'a rien à voir avec les rayons X. Et soit dit en passant, radiographier un chiot ne peut pas donner une bonne idée de son degré de dysplasie puisque justement l'os n'est pas fini de former. C'est pour cela qu'il faut radiographier les adultes,y compris et surtout les reproducteurs (avant la gestation évidemment).
Je ne doute pas que tu sois compétente dans ton job, mais ca n'est pas parce que tu as un taff relativement proche du milieu des animaux que tu sais tout sur tout. Je pense que c'est aussi pour cela que je ne parviens pas à te faire comprendre l'impact énorme que les conditions d'élevage du chiot ont sur son équilibre mental et son comportement futur. Cet impact est pourtant prouvé de longue date, et une fois qu'on le connait on ne peut que comprendre pourquoi la filière animalerie n'est pas adaptée. Je ne veux pas faire trop long ici mais si cela intéresse qq'un je peux développer en détail ce point.
ce qui m'amène au 2 :
C8H10N4O2
Hmmm, ce qui m'embarrasse le plus dans tous ces développements c'est qu'on parle d'amour de l'animal mais qu'on débat de leur élevage de la même manière qu'on parle de la fabrication de produits manufacturés.
Eh bien justement, c'est un peu le contraire que je tente de faire sentir avec ce post... l'animal n'est pas un "produit" inerte, il a besoin de conditions précises de vie, non seulement pour son développement physique, mais aussi pour son bien-être et son équilibre mental. Et ces conditions de vie sont très (trop) difficilement compatibles avec les pratiques des animaleries, d'où mon propos.
Après, certains reprochent l'usage de termes techniques, mais si on fait trop dans "l'humain", d'autres reprochent de faire de la sensiblerie... pas facile de trouver le juste milieu >_<.
est-ce moral de faire du fric en vendant de l'animal de compagnie,pour parler cruement ?
Spontanément, je préfèrerais qu'il n'y ai pas de commerce de ce type, pour le principe. "Le vivant n'a pas de prix et ne se monnaye pas". Mais c'est plus compliqué que cela. D'une part comme l'a dit Lyn, cela est tellement ancré dans les mentalités, dans la nature humaine même, qu'il est impossible d'aller contre.
D'autre part, le chien est multiforme. Certains sont tous petits, d'autres énormes, il y a des gardiens, des chasseurs, etc... Cela demande forcément une sélection, des efforts, de la recherche. Il ne faut pas se voiler la face, élever des chiots coute de l'argent... Normal de vouloir au moins se rembourser non? Après, entre rentrer dans ses frais, et vivre de l'élevage, il y a un fossé. A titre d'expérience perso, mon second chien vient d'un tout petit élevage familial, et l'éleveuse rentre dans ses frais mais sait très bien que cela ne la fera pas vivre, et ça n'est pas son but. C'est pour cela qu'un chien d'élevage, je suis pas contre, mais je dis de soigneusement les choisir en fonction des conditions de vie de la mère, la mentalité de l'éleveur, etc...
Quand à l'eugénisme... eh oui, en effet on le pratique allègrement sur les animaux. Jusqu'à obtenir des bestioles complètement inaptes (les bulldogs anglais ne peuvent pas courir bien longtemps, leur museau trop écrasé les empêche de respirer et de se rafraichir correctement ; certains toutes petites chiennes ne peuvent accoucher que par césarienne, d'autres deviennent dépendant du toiletteur pour ne pas finir enfouis sous leur poils, etc ). Je trouve ca aberrant, absurde et contre-nature.
Mais au delà de ces excès, est-on vraiment si "immmoraux" en sollicitant uniquement les chiens bien constitués, équilibrés, etc, pour la reproduction ? De toute façon si tous se reproduisaient on aurait trop de chiens. Là, on ne pique pas pour autant les autres, on ne les cloitre nulle part, il ont une vie de chien ordinaire et sont simplement écartés de la reproduction. Ils n'en souffrent pas à priori.
Dans un autre registre, si on ne sélectionne pas les parents, il y a inévitablement des malformations qui vont se transmettre, ou des anomalies de comportement. Dans la nature, le chien en serait mort. Mais il vit avec nous et nos amis (riches) vétérinaires, donc plus longtemps. Est-ce une bonne chose qu'il transmette cette malformation qui peut faire souffrir ? Ou ce trait de comportement dangereux pour une vie de chien au milieu d'humains?
Donc peut-on vraiment transposer l'eugénisme et ses implications de l'espèce humaine à l'espèce canine (ou autre)? Je ne sais pas trop....