Voilà je suis nouveau ici, et je voulais vous faire partager quelques petites choses que m'a inspiré un récent revisionnage de la série... J'ai vu en plus qu'un topic sur le go avait récemment été uppé, donc ça tombe bien ^^
Hikaru no gay - éléments pour une lecture qui s'assume (résumé)
Qui ne s'est jamais posé de questions, en lisant ou en regardant Hikaru no go, sur la nature des relations entre les différents personnages, sur le fait que ce soit uniquement la rivalité qui les pousse les uns vers les autres, à commencer par Akira et Hikaru ? A en croire les fanfics, le caractère homosexuel que revêt la relation principale du manga est évidente. Une simple recherche google suffit à se rendre compte que l'écrasante majorité des réécritures par les fans sont des yaoi (histoires d'amour entre garçons, aussi appelées littéralement shônen ai ou encore « boy's love »).
Un environnement majoritairement masculin, l'absence chez la plupart des personnages d'une vie amoureuse, le jeu de la rivalité et du désir compétitif, tout pousse à voir dans ce rapprochement une analogie somme toute banale, qu'on pourrait plaquer sur à peu près n'importe quel shônen (manga à destination de jeunes garçons). Les plus âgés de mes lecteurs auront sans doute pensé, pour rire, à un amour refoulé de Végéta pour Sangoku... les plus jeunes peut-être à Naruto et Sasuke... Pourtant, il m'a semblé que, s'il y a dans ces deux exemples (et d'autres) un léger abus de l'interprète, on trouvait dans Hikaru no go bien plus qu'un simple reflet, qu'une ressemblance de surface qui permettrait tout autant une symbolique l'amour que de la guerre, ou autre type de rapport humain. C'est ce que je me propose d'explorer aujourd'hui avec vous.
I - Le jeu de l'amour... et du désir.
Hng fait intervenir de nombreux personnages dont un certain nombre pourraient donner lieu à des relations homosexuelles. J'ai choisi de me limiter à ceux que je considère être les trois personnages principaux par souci de clarté, mais aussi et surtout parce qu'il me semble crucial que ce soient eux précisément qui donnent le meilleur terrain à notre lecture.
A ) Akira et Sai : le désir triangulaire
B ) Hikaru et Sai : la paix conjugale
C ) Hikaru et Akira : les affres de la passion
II - Où sont les femmes ?
Quelle place est donnée aux personnages féminins dans la série ? Les deux héros semblent n'être pas d'accord : Akira est entouré de femmes à qui il sourit ; Hikaru passe son temps à taper sur la seule fille qu'on voit s'intéresser à lui... Akari est-elle un double d'Akira, ou plutôt de Hikaru ?
A ) This is a man's world
B ) Deux modèles opposés
C ) Akari, le reflet inattendu
Interlude : si on chantait ? (l'amour dans les génériques de l'animé)
III - Pour un nouveau manga
Nous voici arrivés au point où je pense n'avoir plus besoin de coller à tout prix à la lettre du manga, et où nous allons pouvoir peut-être décoller un peu. Je vous propose deux façons de s'envoler, l'une en considérant l'histoire du manga et les phénomènes textuels, l'autre en plongeant dans une lecture presque allégorique, mais pas trop non plus, et qui fait de ce manga l'histoire de la conquête de soi par un jeune homosexuel.
A ) La synthèse de différents modèles : shônen, shôjo, yaoi
B ) Hikaru no gay, ou comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer les hommes
Voilà, nous sommes tous un peu fatigués après ces huit pages et demi (en format A4), aussi ne vais-je pas vous accabler trop longtemps par une conclusion fastidieuse. Je tiens à préciser que j'ai réalisé cet article à mes temps perdus, pendant une semaine de vacances, ce qui expliquera certaines légèretés, d'une part, et qui coupera court à ceux qui voudraient voir dans mon texte une « prise de tête » : je me suis fait plaisir. Il reste néanmoins beaucoup de choses à dire ; je n'ai que trop peu abordé par exemple les relations hors du triangle Akira-Sai-Hikaru, et encore même dans ce triangle, pas assez celles entre les deux garçons et le fantôme. Je ne voulais pas trop appuyer sur des morceaux du ballon qui me semblaient plus fragiles ; le père d'Akira, Ogata, Isumi et bien d'autres pourraient donner d'autres éclairages encore sur l'homo-émotivité du manga ; mais je passe le flambeau.
L'important est de rappeler (« la pédagogie, c'est de rappeler trois fois les choses ») que je n'ai pas prétendu révéler le « vrai » sens de Hng, ni de l'expliquer à tout jamais. Bien d'autres lectures peuvent en être faites, au dernier rang desquelles ne serait sans doute pas une lecture identitaire et nationaliste (Sai, le japon « traditionnel » fantasmé, permet à la jeunesse japonaise de se surpasser, au point de dépasser les joueurs de tous les pays...). Frappé au revisionnage par certains aspects qui me semblaient indiquer plus qu'un simple réflexe allégorique, j'ai trouvé intéressant de gratter un peu le vernis et de partager ce que je pouvais trouver dessous. Il vous reste à regarder vous même par le trou que j'ai creusé.