Eien no Aselia -The Spirit of Eternity Sword

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Eien no Aselia -The Spirit of Eternity Sword

Messagepar Drizztou » 08 Aoû 2013 18:48

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Titre : Eien no Aselia -The Spirit of Eternity Sword
Genre : Tactical RPG/Visual Novel
Support : PC/PSP/PS2
Langue : Anglais/Japonais
Opening : http://www.youtube.com/watch?v=Cd2y1FWI44U


Après avoir eu un coup de cœur pour Sengoku Rance, un jeu de stratégie comprenant également quelques éléments de Visual Novel, j'ai cherché d'autres jeux correspondant à la même orientation. C'est dans ce cadre que j'avais effectué une présentation de Daibanchou - Big Bang Age, réalisé par le même studio (présentation malheureusement perdue lors du crash du serveur d'animeka) et que je me suis lancé il y a quelque temps déjà dans le jeu Eien no Aselia dont je vais m'appliquer à vous donner ici un aperçu. Si Sengoku Rance et Daibanchou sont avant tout des jeux vidéo agrémentés de plein de scènes H, Eien no Aselia se différencie en mettant beaucoup en avant l'aspect VN (avec un coté un peu dating sim dans un univers mediéval fantastique) de la même manière qu'Utawarerumono et c'est un jeu tout public. Apparemment, il a eu un certain succès puisqu'une suite a été réalisée et est actuellement en cours de traduction, des OAVs sont sortis (qui parait-il ne font pas honneur au jeu) et le jeu a donné lieu à un remake avec pas mal d'ajouts et plusieurs portages.

I)Réalisation :
Graphiquement, Eien no Aselia est inégal. Les CGs sont pour la plupart plutôt jolies et assez nombreuses, néanmoins, les décors sont très simples et elles ne comprennent pas d'animations. Les personnages y sont le plus souvent joliment dessinés, mais il y a parfois des problèmes de proportions et c'est encore plus le cas dans les skins des personnages, hors CGs (ex : Esperia qui a un front absolument démesuré aussi bien au niveau de son skin que de la plupart de ses CGs). Le rendu de la carte du monde et des combats est assez terne et vieillot. Les personnages n''y sont pas très bien représentés je trouves, les décors sont vides et j'aurais aimé des animations un peu plus impressionnantes durant les sorts.
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A part la musique de l'opening qui est vraiment sympa, les musiques du jeu servent l'ambiance sans plus. Je penses que la plupart des joueurs préfèrent écouter un CD lors des phases de gameplay. Les personnages sont tous doublés, sauf le héros. Lorsque Yuuto arrive en Phantasmagoria, les personnages parlent dans une autre langue. C'est seulement après de nombreuses heures de lecture et de jeu que les doublages passent en japonais, lorsque Yuuto est finalement parvenu à comprendre et parler parfaitement cette langue (ceux qui ont vu les films Le 13ème guerrier ou bien Le dernier samuraï par exemple sauront de quoi je parles). Les doublages dans cette langue inventée pour le jeu m'ont fait bizarre au début et m'ont même un peu rebuté, mais finalement, on s'habitue.

II)Scénario, univers et personnages:
A la mort de ses parents biologiques, Yuuto est pris en charge par des amis de sa famille, aux cotés de leur fille, Kaori. Quelques temps plus tard, ses parents adoptifs et sa sœur sont impliqués dans un grave accident dont seule Kaori parvient à sortir vivante (bref, le gars a pas besoin d'aller jouer au loto...). Alors que sa sœur est au seuil de la mort, Yuuto prie pour qu'elle soit sauvée.
Plusieurs années plus tard, on retrouve Yuuto vivant paisiblement aux cotés de sa sœur et de ses amis mais depuis cette période, une voix de plus en plus pressante et perceptible hante ses rêves le sommant de remplir sa part du contrat, jusqu'au jour où ils sont téléportés dans un monde parallèle appelé Phantasmagoria.
Dans ce monde qu'il ne connaît pas et dont il ne parle même pas la langue, sa sœur est prise en otage et il sera contraint à participer à des guerres de conquête auprès des esprits, avec une épée à la source du miracle qu'il avait tant espéré et de ses cauchemars...

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Le jeu se divise en 5 chapitres et les phases de visual novel sont très présentes en particulier en début de chapitre et un petit peu en fin de mission voire pendant les missions. La succession de phases de jeu et de phases de VN est agréable et permet d'excuser les défauts d'écriture. En effet, le scénario de ce jeu est simple et se laisse suivre, mais il est bardé de défauts. Premièrement, il est trop classique, ne prend pas de risques et peine à surprendre (hormis un rebondissement inattendu tout à la fin qui donne un tournant intéressant à l'histoire). Deuxièmement, c'est un shonen et il reprend les caractéristiques et les défauts inhérents au genre. On trouvera par exemple un héros qui veut protéger tout le monde, qui se lamente constamment de ne pas être assez fort, qui en plein combat gueule après son épée de lui donner plus de puissance. L'élément le plus risible présent dans ce jeu et que l'on retrouve dans beaucoup de shonen, ce sont les apparitions de certains ennemis surpuissants qui sortent de nulle part, défoncent le héros et ses compagnons avant de se retirer, sans qu'on sache même pourquoi ils étaient là. Troisièmement, il est trop linéaire et les choix laissés au joueur n'ont pas une incidence forte (hormis l'héroïne avec qui on va avoir notre romance). Peu importe la route dans laquelle on est engagé, les changements se limitent à quelques scènes supplémentaires avec l'héroïne (le scénario dans les grandes lignes reste exactement le même). Quatrièmement, il y a des longueurs et une certaine répétitivité. Par exemple, il vous faudra plus de 3 heures avant de pouvoir jouer au jeu, tant le prologue est long. Parfois, tu sais qu'il va se passer quelque chose (et que ça va remuer la sauce), mais l'événement tant attendu ne survient que 10 ans plus tard et tu te fais chier pendant tout ce temps. Les dialogues ont parfois tendance à tourner en rond, avec certains sujets qui reviennent sans cesse sur le tapis (ex : le destin réservé aux esprits).

L'univers comprend des éléments qui me font penser un peu à Claymore. Les différents royaumes utilisent les esprits comme soldats pour se livrer à des guerres perpétuelles. Les esprits naissent avec une épée qui leur garantit une puissance bien supérieure à celle des humains mais qui dispose d'une volonté propre et menace de prendre le contrôle de leur esprit. Depuis leur naissance, les esprits sont conditionnés pour se battre et sont haïs et craints par les humains. Il ne manquait qu'une seule chose pour mettre pleinement le feu aux poudres dans le monde de Phantasmagoria : l'arrivée d’Étrangers. Les Étrangers sont des habitants d'un autre monde qui arrivent à Phantasmagoria et disposent d'un pouvoir légendaire. L'univers est assez simple et manque d'approfondissements. Beaucoup de questions restent en suspens après avoir fini le jeu.
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La galerie de personnages est plutôt sympathique mais la plupart des personnages manquent de profondeur et l'aspect dating sim me plait pas trop. Le héros me fait beaucoup penser à celui de Fate Stay Night à travers son évolution. Il n'a aucune considération pour lui même et au départ, il veut tout faire pour protéger sa soeur, quitte à se salir les mains, mais il va finir par vouloir protéger tout le monde. Il est plus intelligent et bien moins naïf qu'Emiya Shirou mais ne parvient pas à être aussi intéressant (personnage trop classique). Je l'ai trouvé un peu soulant car il répète très souvent les mêmes choses (son indignation contre le sort réservé aux esprits, le fait qu'il veut à tout prix sauver Kaori, le fait que ses mains sont tachées de sang, etc...). Au niveau des personnages principaux et secondaires, sincèrement, ça fait vraiment harem. Tous les esprits sont de jeunes demoiselles et elles ont quasiment toutes un intérêt plus ou moins affiché pour le héros. Il y a beaucoup de passages très triviaux hors mission, entre les repas, la préparation du thé, les sorties en ville... A coté de ça, le héros va régulièrement voir les différents esprits pour essayer d'apprendre à les connaître. Il y a 3 catégories de personnages : 1) les jeunes, qui sont innocents, très dynamiques et sont très attachés au héros. 2)Les vétérans, qui eux sont plus dans la réserve et dans le respect du héros malgré tout l'intérêt qu'elles lui portent. 3)Les personnages que j'appelle les "zombis", qui parlent avec des phrases très courtes et ne ressentent pas d'émotions car leur esprit est trop en connexion avec celui de leur épée. Ils s'humanisent au fur et à mesure de l'histoire.
Le méchant quant à lui... no comment... Vous aurez envie de l'étriper dés la seconde où vous l'entendrez parler. Il est complétement loupé et stéréotypé et ses motivations sont...comment dire... ridicules? En gros, il est lolicon puisqu'il est amoureux de la petite soeur du héros (qui doit avoir 10 ans à tout casser...) et il veut à tout prix péter la gueule au héros qui soit disant "entrave leur amour". A cela, vous ajoutez qu'il se prend pour un être supérieur et qu'il veut conquérir le monde et voila.

III)Gameplay :
Les phases de gameplay de Eien no Aselia s'incrémentent dans le visual novel sous la forme de missions. Dans un systéme au tour par tour, vous allez gérer des ressources, construire des bâtiments et contrôler des personnages afin de conquérir des villes conformément aux objectifs de mission (vous pouvez pas aller absolument où vous voulez, le jeu est plutôt dirigiste). Le jeu compte 23 missions et un tutorial vient vous expliquer tout au long du jeu certains mécanismes du gameplay, tandis que certains éléments se débloquent au fur et à mesure.
Vous pouvez gérer jusqu'à 4 formations et vous les déplacez sur des cases dans la carte du monde. Les ennemis sont clairement visibles sur la carte, de même que les unités qui composent leur formation et les capacités qu'ils utiliseront en combat.
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Les combats me rappellent un peu Final Fantasy 13. Chaque formation est composée de 3 personnes qui ont chacun un rôle suivant leur position dans la bataille. L'attaquant attaque, le défenseur tank tous les dégâts physiques, le support peut neutraliser les sorts, booster ou healer ses alliés, balancer des malus ou des sorts offensifs aux ennemis. Il ne peut y avoir qu'une personne affiliée à chaque rôle. Ensuite, vous choisissez à l'avance la capacité que chacun de vos personnages utilisera en combat. L'utilisation des capacités consomme des charges et elles deviennent inutilisables lorsque vous n'en avez plus. Une fois le combat lancé, les personnages utilisent les capacités que vous aviez sélectionnées et vous devenez entièrement spectateur. La mort du héros ou d'un des personnages principaux vous donnera un Game Over tandis que celle d'un personnage secondaire est définitive.
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Le jeu intègre une partie gestion peu développée mais qui reste sympathique. En réalisant des missions, vous obtenez de l’éther, une ressource permettant de construire des bâtiments (bâtiments défensifs, téléporteurs, centres d'entrainement, etc...) et de faire passer vos personnages en niveau. On est assez libre quant à l'utilisation de l’éther puisque l'on peut récupérer l'intégralité de l’éther investi en détruisant un bâtiment ou en repassant un personnage au niveau 1. A la fin de chaque mission, vous obtenez un montant fixe de ressources, sans compter un bonus basé sur le rang auquel vous avez terminé la mission (SS, S, A, B C). Plus vous finissez une mission rapidement, plus votre rang est élévé.

A mon sens, Eien no Aselia est un Visual novel moyen, mais est-il un bon jeu vidéo? Ce sera un oui, sous condition. En effet, il y a 2 façons de jouer à ce jeu : 1)Soit vous jouez comme un gros bourrin sans vous soucier de l'optimisation des formations, des capacités à utiliser, sans penser à l'avance et sans chercher à finir la mission en le moins de tours possible. Là, vous allez trouver le jeu abominablement répétitif, pénible et facile.
2)Soit vous essayez de finir en le moins de tours possible les missions pour avoir le meilleur rang systématiquement et là, vous allez trouver qu'il y a du challenge malgré un gameplay facile à prendre en main.
Pour moi, le défaut le plus chiant de ce jeu, c'est l'apparition de certains groupes d'ennemis, qui apparaissent à partir du moment où on arrive à un certain endroit dans la mission (par exemple, tu prends ton temps parce qu'il y a peu d'ennemis sur la map et d'un coup, pouf, le chemin est blindé d'ennemis et tu tu sais que tu pourras plus décrocher le rang SS). Ensuite, l'utilisation d'un guide est absolument obligatoire pour jouer dans les meilleures conditions (la limite de tours nécessaire pour obtenir un rang de mission n'est pas indiquée, l'emplacement d'éléments optionnels comme les dragons ou les cristaux de mana n'est pas indiqué non plus la plupart du temps, on ne sait pas quelles capacités les personnages gagnent avec les niveaux). Enfin, je trouves que certains mécanismes du gameplay et de l'interface sont assez obscurs (ex : le calcul de dégâts).

IV)Durée de vie :
Il vous faudra plus de 40 heures pour finir le jeu une 1ère fois. Lors de votre 1ère partie, vous n'avez accès qu'à 5 routes et vous jouez obligatoirement en mode normal. Lors de vos parties suivantes, 2 nouveaux arcs sont débloqués (ce qui donne un total de 7 arcs) et vous aurez la possibilité de jouer en mode New Game + (les personnages gardent leur niveau et leurs capacités) en mode de difficulté normal ou hard et de nouvelles scènes se débloquent durant le prologue. Terminer le jeu en mode hard vous donnera accès au mode very hard. La limite de niveaux est de 30 en normal, 69 en hard et 99 en very hard. Après avoir fini toutes les routes du jeu, une fin bonus se débloque en terminant le jeu. Sur le papier, tout ça est bien sympathique, mais on arrive tardivement dans les arcs (c'est encore plus le cas pour les 2 arcs bonus) et il y a très peu de différences entre eux.
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V)Bilan :
Eien no Aselia est un jeu que j'ai apprécié en particulier pour l'alternance entre les phases de VN et de gameplay. Malheureusement, cela ne parvient pas totalement à faire complétement oublier des défauts d'écriture, un manque de profondeur chez les personnages et l'univers et un manque d'originalité flagrant. On suit malgré tout sans déplaisir le scénario et les personnages tandis que le gameplay est plutôt sympa pour peu qu'on s'y investisse. On regrettera enfin le manque de différences entre les arcs (Sengoku Rance et Daibanchou ont exactement le même problème) qui limite un peu l'intérêt de recommencer une partie par rapport à un VN conventionnel, malgré tout le potentiel de rejouabilité dont dispose Eien no Aselia (new game +, difficultés supplémentaires, 7 arcs, etc...).
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