Je ne fais pas là dans l'emphase et je pèse vraiment mes mots. C'est avec un maximum de retenue que je vais essayer de vous présenter cet anime.
Je doute que quelqu'un parmi vous l'aie déjà vu et je ne m'attends pas à ce que ce sujet dépasse plus d'un message posté mais si c'est le cas... c'est simple, cette personne deviendra ipso facto et définitivement mon/ma meilleur(e) ami(e) pour la vie


Julie et Stéphane
Alpen Rose
炎のアルペンローゼ・ジュディ&ランディ
Auteur: Michiyo Akaishi
Compositeur: Joe Hisaishi
Chara-Designer: Akemi Takada
Réalisateur: Hidehito Ueda
•Contexte autour de la découverte de cette anime.

Spoiler :
• L'histoire
Cet anime fut ma première véritable histoire dramatique qui me fut conté à l'âge de 4-5 ans (je n'ai jamais vraiment était emballé par les foutaises des contes traditionnels). Et le choc émotionnel fut à la hauteur des meilleurs animes dramatiques que j'ai pu voir ces dernières années.
Julie et Stéphane - plus justement appelé Honoo no Alpen Rose - est présenté dès la pochette (couleur rose piquant), dès le générique de début comme une banale histoire d'amourette entre deux pré-adolescent dans un cadre alpins avec des méchants monsieurs pour venir les embêter.
C'est vrai.
C'est une histoire d'amour qui naît entre Julie et Stephane, encore enfants au début de l'histoire (les premières minutes de l'épisode ). Mais les personnages vont très vite grandir.
Cette relation s'inscrit étroitement dans une période qui couvre la seconde guerre mondiale et les années qui la précèdent.
Les vilains monsieurs...oh eh bien ce ne sont que des soldats nazis et de puissants aristocrates collabos. C'est tout... Quant aux embêtements que vont rencontrés nos protagonistes, cela va, du moins grave au plus grave, des poursuites harcelantes et incessantes agrémentées de quelques blessures par balles aux.... je ne peux vous en dire plus si ce n'est que cette histoire est une succession de drames et de tragédies qui arriveront à vous retourner l'âme et à maintenir une frustration qui vous assassine le cœur, du premier jusqu'au dernier épisode (et au-delà vu que 20 ans plus tard je ne m'en remets toujours pas!).
Sa quête de son passé et de son identité (ah oui j'ai oublié de vous dire que le premier épisode nous plante le décor scénaristique en nous apprenant qu'elle devient amnésique et orpheline suite à un accident dramatique d'un mystérieux avion), l'emmènera à voyager à travers toute la chaîne alpine, de l'Autriche à la France en passant par la Suisse, en nous offrant une peinture de cette époque (les années 30-40), très originale (unique?) pour un anime, vu au travers de la résistance européenne. Bref, c'est aussi une histoire d'aventure passionnante mais surtout marquante.
Bien qu'éloignée des champs de bataille et des bains de sang, l'histoire aborde gravement les thèmes de l'oppression, de la résistance, de la solidarité, de la musique et aussi celui de l'amour...quand même!
Et pour les amoureux et/ou natifs comme moi des régions alpines, et de cette époque tourmentée, vous serez transportés dans un magnifique cadre historique...ah edelweiss quant tu nous tiens.
•La narration.
Honoo nô Alpen Rose, est un anime tellement dense que vous n'aurez pas le temps de bailler ni même de vous remettre de certaines tragédies.
Je n'ai vraiment aucune critique à faire sur cette narration haletante et bien menée.
Pour le coup je vous conseille l'excellente VF qui, aujourd'hui encore, je trouve plus appropriée.
• La Musique
Avec l'histoire, c'est LE point fort de cette anime.
Un nom: Joe Hisaishi. C'est le premier nom du monde de la japanimation que j'ai connu avant celui de tous les autres Mangaka.
Joe Hisaishi a tout simplement composé, et là ça n'engage que moi, son meilleur accompagnement musicale pour une œuvre et l'une des meilleures o.s.t. que je connaisse: tout juste sublime. En fait plus qu'un accompagnement musicale, c'est véritablement une composition mélodique originale et magnifique qu'a composé Joe Hisaishi pour l'occasion. Et je vous dis sincèrement cela au-delà de toute la nostalgie dont je suis empreint en évoquant cette œuvre. La musique, thème mineur de cet anime donc, occupe une place prépondérante: elle sublime l'oeuvre par sa omniprésence et sa superposition intelligente et évocatrice.
Je vous laisse le soin d'apprécier par vous même trois thèmes principaux:
- Symphonie de la Rose Alpine
- Ima Wa Oyasumi à 1:08
- Shoujo (Judy's Theme)
Quant au générique français du début (c'est le seul que je connaisse), chanté... euh.. magnifiquement... désolé pour le manque d'objectivité... par une certaine Estelle Baron, il est, comme je l'avais annoncé plus haut très enfantin dans ses paroles mais aussi très implicite. De même que l'anime, il aura su bercer mon enfance. Apprécier!
Et c'est avec un réel plaisir que j'écoute encore aujourd'hui régulièrement les deux.
• Le graphisme
Un visuel d'excellente qualité avec un charmant chara-design d'époque, qui certes s'inscrit dans un canon plutôt shôjo.
Je laisse parler les images de ce poste.
• Les personnages
Chaque personnage campe un rôle bien défini.
Spoiler :
Et comme d'habitude, c'est un méchant, le séduisant conte de Gourmon, qui occupe le rôle le plus complexe et le plus intéressant, suscitant à la fois fascination, réprobation et pitié.
Spoiler :
Le personnage de Léonard Hashenbach, un des personnages principaux, est également tout aussi attachant et intéressant de par sa personnalité tiraillé.
Spoiler :
À côté de ça, les personnages épisodiques obtiennent quant à eux chacun une importance réelle et offre aux spectateurs des scènes véritablement poignantes... c'est le moins qu'on puisse dire.
Voilà, à défaut d'avoir déjà vu cet anime, j'espère au moins que mon engouement à peine voilé aura su susciter en vous une once de curiosité, pour un anime finalement méconnu mais tellement fort et poétique.

