Concernant l'article de Metallord:
Le sein exhibé dans la magnifique scène d'intro de Ghost in the Shell ne me semble absolument pas participer de la logique fanservice: il s'agit de la fabrication d'un corps féminin, montré sous un angle artistique. Il est peut-être délicieusement charnu mais aussi froidement artificiel, bref toute nudité n'entre pas dans cette case.
Et puis une remarque préliminaire: le fanservice demande à être identifié et "compris" par le spectateur. Faudra bien qu'il se fasse une raison ou déplore cette pratique et en garde un grief continu (comme moi lorsque le lolikon s'en mêle). On peut s'y habituer, ou développer une irritation grandissante à son égard, s'il s'invite hors des animes de comédie.
Dust2Dust a écrit:Dans la section fanservice non érotique, tu peux aussi mentionner que le fan service peut-être utilisé de manière parodique. Dans Sayonara Zetsubou Sensei par exemple, le personnage de Kaede (qui est d'ailleurs certifié 99% fanservice

) est utilisé au départ pour parodier les pantsu shots fréquents dans un très grand nombre d'animes.
Pour abonder dans le sens de Dust2Dust, j'irai jusqu'à dire que le fanservice est tellement assumé, codifié ou reconnaissable à notre époque qu'il est essentiellement parodique, ce qui ne le vide absolument pas de son contenu, bien au contraire. Les seins ultra-dynamiques dans Abenobashi sont un très bon exemple, et on peut se demander alors dans quelle mesure un élément destiné à se rincer l'œil ne devient pas un effet purement comique, vidé de son "attrait" premier.
Une mise en scène particulière et une musique ridicule accompagnent ce fanservice parodique: je pense à une scène dans Kemeko Deluxe ou l'écolière tarée perd son soutien-gorge sous l'Hymne à la joie de Beethoven: il y a une telle connivence avec le spectateur que le potentiel visuel est étouffé dans l'oeuf.
Le fanservice sous les feux des projecteurs, annoncé en fanfare, est-ce ce que nous voulons pour nos enfants ?! (nooon !)
Parmi les raisons possibles à ce genre de scènes, on peut citer une volonté réelle ou factice de rire avec les appétits du spectateur, un moyen pour les studios de se dédouaner de tant de concupiscence en essayant vaille que vaille de l'étiqueter "comique", une institutionnalisation du fanservice comme moyen de faire passer la pilule à ceux qui ne supportent pas ce consensus entre studios et fans, etc.
On peut différencier le parodique du normal en se demandant si durant la scène un personnage remarque ostensiblement (saignement de nez...) les "mune mune" ou si c'est laissé à l'appréciation complète du spectateur, le second cas étant plus embarassant amha.
Dans mon flou lexicologique, le ecchi, bien que tout à fait disposé au second degré, n'entend pas voir ses effets émoussés par une connivence trop forte avec le spectateur: la suggestion et le contenu (pseudo)érotique sont plus assumés comme ce qu'ils sont.
Parodique ou non, la frontière est faible, comme en toute chose dans l'art du Manga (sans que je déprécie aucunement celui-ci). Dans tous les cas, le fanservice arrive à délivrer quelques images/animations croustillantes ou incroyablement convenues destinées soit au mâle lambda qui ne trouvera pas ça désagréable, voire émoustillant (ce n'est pas honteux comme le dit Golioce) soit aux fétichistes (pantsu) soit aux cohortes renouvelées de néophytes pubères.
Le fanservice suggéré monte parfois un cran dans la cochonceté: voir le dessous d'une jupe ou une fille en culotte à quatre pattes, ce n'est déjà pas la même chose. Que penser des petits monstres verts hyper sex-toisés dans Druaga the Sword of Uruk ? (y en a un qui se prend un coup sur la tête qui lui créer un hématome rouge, et là je dis "phallus cosplay").
Le fanservice se nourit également du hentai, avec le "tentacle rape", anobli dans "Druaga the aegis" par le fanservice qui en fait une perversion masculine assez banale (faut bien que les animes prennent en compte les tendances otakistes). Le bondage dans l'opening de Sayonara est aussi dans nos mémoires: une façon de se jouer de toute cette imagerie, et l'esprit du show reste intact.
Plus préoccupant, dans "Okusama wa Mahou shoujo", une petite fille lèche une glace de façon tout bonnement pornographique, et pourtant ce genre de fanservice à droit de cité dans ce drama magical girl (cf. le second épisode de Puni Puni Poemi qui se montre sombrement lucide sur tout ça).
Enfin, n'oublions pas que le fanservice est sonore: les voix suaves, maternelles ou innocentes, les gémissements impromptus de toute nature, l'hyperféminisation des inflexions mélodiques, arrivent à être plus troublantes que l'image, si vous y êtes sensibles.
"Kya !", "yamete kudasai", "dame yo", et toutes ses expressions sont présentes dans le moe ET le hentai: connotation sexuelle assurée, option harcellement ou viol. Le fanservice fait alors une passerelle entre un élément pur (jeune fille innocente) et tout un arrière-fond existant ailleurs et reconnaissable. On est par exemple à l'opposé de séquences type "onsen" à la Love Hina.
A partir d'un certain seuil je dis qu'il y a contamination, que le sou-entendu va trop loin et concurrence le premier degré de l'image. Parce que tout dans le fanservice n'est pas que voyeurisme, sensualité ou sexualisation outrée du corps: l'imagination du spectateur (masculin) est parfois sollicitée de mauvaise manière. Inutile de parler ici de morale judéo-chrétienne versus culture japonaise: on est plus sur le plan de l'authenticité et de la crédibilité d'une oeuvre. Le ecchi et le hentai sont des genres, le fanservice peut s'inviter partout.