Gogeta a écrit:Sept ans après le toujours inégalé Akira, Katsuhiro Ôtomo, roi de l'animation japonaise et dessinateur de BD, s'est adjoint la collaboration de deux autres réalisateurs pour adapter trois mangas, tous issus de son volumineux recueil, Memories. Ces trois OAV d'animation au contenu et au style sensiblement différents, échappent à toute comparaison entre eux même si tous trois dévoilent également le génie et le professionnalisme de l'auteur. "Magnetic Rose", opéra de science-fiction où Kouji Morimoto rend hommage au Solaris d'Andrei Tarkovsky, en livre d'emblée une brillante illustration.

Compilation de 3 films faite en 1995 par Katsuhiro Otomo (Akira).
Infos staff par ANN.
Critique par GohanSSJ et Gogeta.
Fiche animeka : memories

1er film : Magnetic Rose (44 mns)
Studio Gallop, Studio 4°C
GohanSSJ a écrit:La première, "Magnetic Rose" se situe dans l'espace où un groupe de ramasseurs de débris découvrent un étrange vaisseau spatial totalement isolé. A l'intérieur, ils feront la rencontre du fantôme d'une ancienne chanteuse d'opéra... Cette dernière ayant eu une histoire d'amour très malheureuse, va faire revivre à chacun des personnages un moment de cette tragique vie...
Director: Koji Morimoto
Script: Satoshi Kon
Storyboard: Koji Morimoto
Character Design: Hiroyuki Okiura,Toshiyuki Inoue
Art director: Satoshi Kon
Animation director: Toshiyuki Inoue
Art design: Takashi Watabe
Producer: Shigeru Watanabe
Chief animator: Hiroyuki Okiura
Original Music: Yoko Kanno



2eme film : Stink Bomb (40 mns)
Madhouse, Studio 4°C
GohanSSJ a écrit:Le second récit, "Stink Bomb" raconte l'histoire d'un type qui travaille dans un laboratoire. Un jour, il avale une pilule sans savoir qu'elle allait lui donner une maladie ravageuse : de son corps émane désormais des radiations fatales pour tout organisme vivant de la planète, seul lui n'en subit aucun effet...
Director: Tensai Okamura
Script: Katsuhiro Otomo
Storyboard: Tensai Okamura
Character Design: Hirotsugu Kawasaki
Animation director: Hirotsugu Kawasaki
Mechanical design: Morifumi Naka
Producer: Shigeru Watanabe
Assistant Animation Director: Michio Mihara, Shigeru Fujita, Yutaka Minowa
Assistant director: Satoru Nishiura
Chief animator: Hirotsugu Kawasaki
Original Music: Jun Miyake



3eme film : Cannon Fodder (22 mns)
Studio Gallop, Studio Ghibli, Studio 4°C
GohanSSJ a écrit:La troisième histoire, "Cannon Fodder" se déroule dans un monde très étrange, où la seule activité est de construire des canons... Nous suivons une famille dont les membres travaillent ainsi dans la construction de ces canons.
Director: Katsuhiro Otomo
Script: Katsuhiro Otomo
Storyboard: Katsuhiro Otomo
Original Character Design: Katsuhiro Otomo
Character Design: Hidekazu Ohara
Art: Junko Ina, Katsuhiro Otomo, Kazuko Fujii, Masanori Kikuchi, Minoru Nishida, Tsutomu Watanabe, Yamako Ishikawa
Animation director: Hidekazu Ohara
Director of Photography: Hiroaki Edamitsu
Producer: Shigeru Watanabe
Chief animator: Hidekazu Ohara
Original Music: Hiroyuki Nagashima



Avis personnel :
Deja j'adore le style des 2 premiers : il y a une richesse dans l'animation des annees 90 qui n'est pas encore prise par l'informatique et les CG que je trouve fabuleusement attirante. Le 3eme est plus abstrait, cela permet de donner un cote tres "europeen", tres glauque (kafkaien pour dire) qui renforce tres bien l'impression de desespoir et d'inhumanite.
L'histoire du 1er melange a la fois un cote SF a la Alien (avec un cote "perdu dans l'espace") et une poesie sur l'immortalite qui, par l'ecriture dejantee de Satoshi Kon (le papa de Paprika, les 2 autres films sont ecrits par Otomo) et sa passion du monde onirique, du choc des styles et de son influence sur le reel (Perfect Blue, Millenium Actress, Paprika et Paranoia Agent), donne un resultat absolument bluffant.
Le 2eme est deja plus leger et si le scenario parle finalement d'une tragedie, l'aspect humain et perdu du heros face "au reste du monde" donne une seconde partie et notamment une fin, bien qu'attendue, absolument grisant.
Le 3eme est carrement plus lourd : on est dans un monde sans ame, le resultat d'une guerre perdue (y a t-il vraiment un ennemi), le contraste entre l'enfant et le pere, l'absence ou l'incongruite des dialogues donne un film assez desesperant et poignant.
On a 3 facons de tenir le film differents : le 1er marque une sorte de choc entre l'environnement SF et le coeur du film qui est completement deplace (la chanteuse), le 2eme une acceleration demente d'un simple incident et le 3eme une situation statique et ubuesque. Dans tous les cas, l'exercice de style est genialement maitrise et donne une variation et une echelle de reflexion tres interessant.
C'est beau, c'est intelligent, c'est varie, c'est delirant, ca a 15 ans et c'est sublime !