
"J'ai été enrôlé dans l'armée avant mes 17 ans. En septembre 1982, j'arrivais à Beyrouth Ouest avec l'armée israélienne, après l'assassinat du président Bachir Gemayel, le jour de sa nomination. Je quittais Beyrouth Ouest trois jours plus tard, j'étais une toute autre personne... Cette histoire est mon histoire, que j'ai décidé de raconter après plus de vingt ans."
Trailer
Valse avec Bachir est un documentaire. Un documentaire d'animation sur la guerre du Liban et le massacre de Sabra et Chatila.
Il raconte l'histoire du réalisateur, Ari Folman (déjà auteur de plusieurs très beaux films "classiques"), et de son travail sur lui même pour se remémorer cette période lors d'une espèce de "psychanalyse collective".
Il part en effet à la recherche de ses anciens compagnons d'armes, afin de glaner des informations sur ces quelques jours qu'il a totalement effacés de sa mémoire.
Exposé comme ça, on se dit que Valse avec Bachir aurait très bien pu passer en première partie de soirée sur la cinq. Une suite de plans moyens sur d’anciens soldats faisant part de leurs témoignages.
Mais l'animation lui fait prendre tout son sens. Elle permet de raconter les mémoires troublées d'anciens soldats qui, traumatisés par cette guerre, n'en gardent que des bribes de souvenirs, où le fantasme se confond avec la réalité.
Cela aboutit à la création de certaines scènes fabuleuses, comme la "Valse avec Bachir" éponyme, danse sous une pluie de balles au milieu de portraits géants du président assassiné, ou ce "clip" surréaliste de l'adaptation de Korea, une chanson du groupe Cake, à la sauce "J'ai bombardé le Liban", où tout est vrai. La fumette sur la plage, le surf, le patchouli, cet hélicoptère qui bombarde trente tanks de son propre camp, une pluie d'obus tellement dense qu'elle ressemble à de la neige... Et plein d'autres encore.
On sent vraiment l'influence des monuments du film de guerre américain dans Valse avec Bachir. Il y a du Coppola et du Cimino là dessous. Folman ne s’en cache pas. Et c’est plutôt cool.
La BO nickel, l’animation irréprochable et le sujet de ce film en font (selon mon humble avis) un chef d'oeuvre. J'ai adoré.
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