Aoi Bungaku

[allbrice]

on aurait dit un très bon épisode de jigoku shojo

A ce point
Tu ne sais vraiment pas quoi inventer pour pousser les gens à mater la série

[le gritche]

Je viens de le terminer à l'instant. Je ne suis pas sur de ce qui m'a déplu: les histoires ont de bons scénarios mais le développement et la chute ne valent pas toujours le coup. Il en va de même avec la forme courte en littérature: dès le début de la nouvelle, on espère que la fin bouclera convenablement la chose, ou qu'on aura le temps d'être touché en quelques pages. C'est facilement ingrat comme genre, mais en ce qui concerne ces classiques japonais, j'ai l'impression de manquer de culture pour apprécié leur style (je pense à la première histoire), à moins que les nouvelles japonaises soient plus proches des nouvelles occidentales que je ne le pense...

Sakura no Mori no Mankai no Shita est ma préférée et j'approuve totalement la liberté d'adaptation pour plusieurs raisons. L'idée d'Hashire, Melos! et sa narration sont bien pensées, mais je suis un peu ennuyé. Le plan final de Jigoku Hen est excellent. Je n'aime pas franchement Kumo no Ito, à peu près pour les mêmes raisons que Jigoku Shoujo je suppose.

J'espère voir d'autres classiques adaptés, ou d'autres romans inconnus qui ne soient pas des light novels, mais quitte à faire des one-shot il faut choisir des textes forts qui ne demandent pas des trésors de sensibilité au spectateur pour extrapoler sur leurs qualités. Je trouve qu'une nouvelle est plus désarmée à l'écran que sur le papier.

[Drizztou]

J'ai ramené du matos d'exception pour un gros déterrage . Alors Aoi Bungaku, c'est un seinen adaptant 6 nouvelles/romans japonais, les uns à la suite des autres. On distinguera 2 types d'histoires :
- Les histoires se déroulant dans un contexte fantastique/médiéval et se concentrant sur une ambiance particulièrement glauque (histoires 2/5/6)
- Les histoires plus romancées se concentrant sur la psychologie des personnages (histoires 1/3/4).

Hormis les histoires 5 et 6 (qui se font suite et sont du même auteur), chacune est indépendante vis à vis des autres. Les histoires étant très différentes en termes de scénario, de personnages et d'ambiance, chacune est une totale découverte ce qui s’avère très appréciable. J'ai regretté cependant l'écart important de qualité entre les différentes histoires, ainsi que le format trop court de la série (qui cause dans certains cas un manque de profondeur).

Voila mon ressenti pour chaque histoire :

1) Ningen shikkaku (Episodes 1-4) :
Je suis assez admiratif de la profondeur donnée au héros en seulement 4 épisodes (on sent le coté autobiographie). Cette histoire nous livre un portrait sans concession du personnage, d'où un contenu réaliste, scabreux et parfois immoral. Le Japon des années 30 est très bien dépeint (notamment la condition des femmes) et donne une touche vraiment sympa. Malheureusement, j'ai trouvé que cette histoire se casse la gueule lors du dernier épisode, où je ne reconnaissais et ne comprenais plus du tout le héros. Le contenu de cet épisode m'a mis mal à l'aise, tandis que la fin n'est pas celle que j'aurais souhaité.

Spoiler sur 4ème épisode : Afficher...

Le 3ème épisode s’achève sur une note d'espoir. Pourtant, lorsque l'on retrouve le héros plusieurs années plus tard dans le dernier épisode, il n'est plus sain d'esprit (il se remet à dessiner des monstres et il croit gagner sa vie avec ça...). Son comportement suite au viol de sa femme est juste intolérable pour ma part.

2) Sakura no mori no mankai no shita (Episodes 5-6) :
La réussite de cette histoire, c'est clairement son ambiance superbement dérangeante. Dans un contexte médiéval à la Samurai Champloo, on a une ambiance très légère voire déjantée qui se mêle à des événements extrêmement cruels et glauques. Il en ressort une banalisation de la violence (avec des dialogues du genre : "Encore couper des têtes? Oh non j'ai pas envie, et si on allait juste se promener pour changer?") et des images particulièrement marquantes. L'héroïne est particulièrement réussie dans ce contexte, avec des réactions très mangaesques malgré sa monstruosité.

3) Kokoro (Episodes 7-8) :
Dans le 1er épisode, on découvre l'histoire suivant la perspective du héros. Dans le 2ème épisode, on revoit l'histoire mais suivant la perspective de son rival amoureux.
J'ai trouvé que ce jeu de perspectives (qui partait d'une bonne idée) est mal réalisé et décrédibilise l’œuvre. Il y a trop de changement dans la façon dont sont décrits les personnages d'un épisode à l'autre. Il est d'autant plus difficile de regrouper le contenu des épisodes pour établir "une vérité" car les intentions de l'héroïne sont particulièrement ambiguës.
Je finirais en disant que le livre dont est tiré cette histoire ne décrivait quant a lui qu'une seule perspective (pas celle de K, le rival du héros).

4) Hashire, Melos! (Episodes 9-10) :
Mon histoire préférée, de loin. Le thème de l'amitié n'est que trop rarement traité quel que soit le support (ciné, anime, bouquin, etc...). Cette histoire met en parallèle le passé d'un écrivain et la pièce de théatre qu'il est chargé d'adapter. Sans être aussi profonde que la 1ère histoire, j'ai pourtant beaucoup apprécié le héros, la mise en scène et les sujets traités (comme le destin).

5) Kumo no ito (Episode 11) :
Épisode sans grand intérêt. Ce n'est qu'un apéritif permettant de montrer l'univers que l'on retrouvera également dans l'épisode suivant. Allez, comme bons points, je citerais les nombreuses scènes d'action (seul intérêt de l'épisode?) ainsi que le design du héros qui n'est pas sans rappeler Dante dans le dernier Devil May Cry.

6) Jigoku hen (Episode 12) :
Une histoire simple mais à l'ambiance très réussie, encore une fois. J'ai aussi beaucoup aimé le rebondissement final.

Je terminerais en disant que la réalisation est particulièrement jolie.

[Gally]

Mon VDD, Drizztou, explique très bien la manière d'aborder ces 6 histoires tirées de la Littérature japonaise classique donc.

Maintenant, pour ma part, dans l'ensemble, l'ambiance est très glauque, les personnages (quasi tous) torturés d'esprit.
On nous emmène dans la spirale infernale de l'aliénation mentale..
Nous "balance" de la violence gratuite contre un amour conquis sous conditions, dignes de psychopathes..
Un wtf! tragédie sous musique de vainqueur, faut le voir pour le croire..
De la bêtise humaine face à un obstacle gangrénant la création et la plongeant dans les abysses de la paranoïa, la solitude et pour finir, on nous peint un monde enchanté dont la peinture n'est que sang (sans spoiler).

Mes préférences vont sans conteste pour les deux premières histoires.
Ningen shikkaku m'a vraiment touché. L'ambiance est mélancoliquement et poétiquement glauque, et trash aussi car l'on traite ici de plusieurs sujets dramatiques et tabous en général dans le monde de l'animation jap. Certains sont complètement décrits, d'autres plus suggestifs.
Sakura no mori no mankai no shita
C'est de la folie pure de psychopathe.(A consommer avec modération tout de même.)

[Drizztou]

J'aimerais bien savoir ce que tu as pensé de la 3ème histoire en particulier . C'est juste hyper bizarre cette différence de mise en scène entre les 2 épisodes. En plus, j'ai eu beau imaginer toutes les hypothèses possibles, je comprends toujours pas les intentions de la fille

Spoiler sur : Afficher...

qui chauffe tous les mecs de la maisonnée tout en essayant de passer pour une vierge effarouchée. C'est entièrement à cause d'elle que le drame arrive. Pétasse !

Sinon, t'es vachement dure dans ta description de la 4ème histoire quand tu parles de "bêtise humaine". Qu'est ce qui te conduit à penser ça (à part le fait que tu aimes piétiner les gens qui sont à terre, si je me souviens bien ) ?

[Gally]

(à part le fait que tu aimes piétiner les gens qui sont à terre, si je me souviens bien ) ?

Eto.. c'est une phrase que toi seul à prononcer me concernant je te rappelle.
Avec mon ava actuel, c'est pas crédible
Ensuite, si j'en arrive là c'est que la ou les personnes auront clairement insister à m'emmerder (relatif xD). Et en général, oui, ça a tendance à faire un peu mal, aïe. (Vous remarquerez que je ne démens pas complètement)

Bon ceci étant dit, passons au plus intéressant.

Kokoro:
Tragédie, trahison, manigance, manipulation, mensonges et Amour..sont les mots qui bercent cette histoire.
Si tu regardes seulement le 1er ep , tu comprends le dénouement mais il manque quelque chose.
Le deuxième t'explique pourquoi notre moine en est arrivé là.

Hashire, Melos!:
Je n'arrive pas à comprendre comment on peut rester bloquer comme ça dans un délire alors qu'il aurait été plus sain pour lui de se faire une raison et de passer à autres choses. Bon visiblement ça lui est impossible et du coup au lieu de trouver une solution très simple à son problème, il pleurniche et s'enterre dedans.

Spoiler sur la fin : Afficher...

En plus, au final, ce n'est même pas grâce à lui même qu'il retrouvera goût à l'écriture, voire à la vie. Deux claques.

Un ptit mot concernant le graphisme, un coup de cœur pour Kokoro et la scène du héros couché dans la neige une ombrelle rouge arrivant vers lui à petits pas (Ningen shikkaku)

[Drizztou]

L'habit ne fait pas le moine . Mon avatar est un loup, mais je suis un agneau dans la vie

En ce qui concerne Kokoro, c'est pas du tout le comportement des 2 héros qui me bloque, c'est celui de la fille, comme je l'ai dit.

Spoiler sur : Afficher...

Quel intérêt a t-elle à manipuler les 2 héros? T'imagines en plus si la fille finissait enceinte de K (pas de contraception à cette époque là) ?

Maintenant pour Hashire Melos, ouais je confirmes, t'es super dure. J'avais dit dans ma critique que le thème du destin était très important dans cette histoire, donc je vais développer :

Spoiler sur : Afficher...

L'ami a "décidé" du futur du héros à sa place avant de le trahir. L'ami du héros a été contraint à ne pas vivre son réve à cause de contraintes familiales et à laisser partir le héros sans lui. Tu comprends pas que ça ait marqué les personnages ?

Le héros ne croyait pas en ses talents d'écrivain et comptait sans doute faire autre chose de sa vie. Cependant, il a été encouragé dans ce sens par un ami qu'il admirait profondément. L'un comme l'autre partageaient une passion pour le théâtre, si bien qu'ils en sont venus à faire cette promesse d'aller à Tokyo étudier le théâtre et de travailler plus tard ensemble.

L'ami du héros appartenait à une famille bourgeoise qui ne tolérait pas son choix et qui souhaitait l'orienter vers une autre profession. Il a été contraint à abandonner son rêve et à trahir le héros, si bien qu'il l'a laissé partir seul. A partir de là, le héros n'avait plus d'autre choix que de vivre tel qu'il l'avait promis à un ami qui l'a pourtant trahi.

Le héros a perdu confiance en lui et en les autres, perdu également l'amour de l'écriture suite à cet événement. Il vit totalement passivement, accomplissant tous les travaux que lui confie son agent. La trahison remonte à la surface quand il doit s'occuper de l'écriture de sa pièce de théatre.

L'écriture de cette pièce ainsi que la rencontre avec son ami permet aux 2 personnages de tourner la page sur l'événement qui a décidé leur vie. L'un était prisonnier de son ressentiment tandis que l'autre vivait dans le remords. Le héros va pardonner et se permettre enfin de vivre sa vie.

[Gally]

Drizztou, si tu continues à me juger (et ce n'est pas la première fois), je vais sévir. 1er avertissement.

"L'habit ne fait pas le moine". Les proverbes, ça sent mauvais, c'est réducteur pi d'autres trucs barbant que je ne citerai pas ici.

Kokoro
Concernant le comportement des 4 protagonistes qui à mon sens ont tous une place importante et tous un rôle à jouer dans cette tragédie.

Spoiler sur : Afficher...

La mère: manipulatrice, profite des sentiments qu'éprouve K pour sa fille pour pousser l'écrivain a prendre des initiatives envers cette dernière. Puisqu'elle l'a choisi, lui, pour sa progéniture.
La fille: Allumeuse, manipulatrice, sans scrupules, c'est à celui qui saura la rendre heureuse et la combler.
K: Vertueux, intellectuel, droit, macho va vite changer de comportement sous les beaux yeux de mademoiselle.
L'écrivain: Honnête, droit, amoureux et aveugle.

Hashire Melos
Non, je ne suis pas dure. Je suis réaliste.

Spoiler sur : Afficher...

Ok, trahison, délaisser blabla mais honnêtement, pourquoi végéter? Ok ils étaient amis, complémentaires et que sais je encore mais la chose étant ce qu'elle est, soit il se faisait une raison, soit il se bougeait les fesses, trouvait un moyen de le voir, d'avoir une explication, une claque, n'importe quoi mais pas rester dans ce gouffre sans issus pendant 15 ans!
Et c'est seulement quand il revoit son vieux pote sur son lit de mort (à savoir quand mm que c'est un proche du vieux pote qui vient chercher le jeune écrivain ) qu'il retrouve goût à la vie, après explication, pardon et je ne sais quoi. Ok c'est libérateur. Il aurait pu trouver une solution Avant pour se libérer nan!
Pareil, le vieux pote qui vit dans le remord.. pourquoi attendre la mort pour éclaircir, clarifier, s'expliquer et tous les mots ayant la mm signification pour aller mieux.

Je ne dis pas que la douleur de la trahison est moindre, qu'elle n'existe pas, que les remords ça sert à rien, pas du tout mais à mon sens, s'enliser là dedans, n'est pas intéressant. Il y a toujours meilleurs comme choix, sans vouloir prêcher la bonne parole.

[Drizztou]

Ohoh je ne t'ai pas vexé j’espère . Je sens siffler le fouet, alors je m’arrêterais là.

Kokoro

Spoiler sur : Afficher...

Ton interprétation tient la route, mais il reste encore un élément à expliquer.
En pleurs, la fille fait promettre à K un rendez vous à la gare afin qu'ils quittent la ville et vivent ensemble.
Ce pauvre K attend comme un con à la gare : personne.
Pourquoi elle a fait cette promesse? Pourquoi elle n'a pas allumé également l'autre héros, si celui ci l'intéressait?

Il y a trop de paradoxes avec ce personnage, c'est trop bizarre .

Hashire Melos

Spoiler sur : Afficher...

Les gens n'agissent pas tant avec leur tête qu'avec leurs émotions. Tu ne comprends pas que les 2 personnages ne se soient pas retrouvés avant pour s'expliquer. Maintenant, pour comparer avec un exemple réel cette fois, il y a parfois des disputes parents-enfants qui ne se résolvent qu'une fois que les parents sont sur leur lit de mort.

[Gally]

Mais non voyons, du tout, je ne suis pas vexée. Pas encore. Et si je le suis, tu le sauras. Cela dit, je préfère prévenir

Kokoro

Spoiler sur : Afficher...

Oui, je ne suis pas certaine qu'il faille trouver une explication rationnelle à son comportement.
Mais bon, d'après ce que j'ai compris, elle est plutôt entreprenante. Elle joue avec les sentiments de K, un moine avec tout ce que cela implique. C'est pervers, elle est perverse je pense. L'écrivain en pince pleinement pour elle et elle l'a très bien compris, pas difficile de le séduire. Et puis après le coup des bouillottes sous les lits, on comprend qu'elle a couché avec les deux.

Edit:

Hashire Melos
Bien sûr que j'en ai conscience, je sais très bien que ça existe mais ça ne m'empêche pas de trouver ça con comme comportement. Nan?

[C8H10N4O2]

Hashire Melos
Bien sûr que j'en ai conscience, je sais très bien que ça existe mais ça ne m'empêche pas de trouver ça con comme comportement. Nan?

C'est pas con, c'est tout simplement humain. Il y aura toujours des choses que l'on sait devoir faire mais qu'on repousse, soit par embarras soit par lâcheté. J'évite de m'aventurer dans le "moi j'aurais fait çi, moi j'aurais fait ça" avant d'avoir été confronté à la même situation.
Il est toujours plus facile de juger de l'extérieur que de l'intérieur, et on est parfois (désagréablement) surpris par soi-même quand la situation se présente. Tracer la ligne entre prendre les choses en main et mettre les pieds dans le plat n'est pas simple, et ce qui parait être la bonne décision en théorie ne l'est pas toujours en pratique.
Dans le cas de Hashire Melos, la différence de culture joue également. Eviter les conflits et les situations pénibles à tout prix, quitte à laisser pourrir les choses, me semble être un réflexe bien ancré au Japon.

[Gally]

La connerie est humaine me semble.
Perso, c'est ma façon de voir les choses. J'explique ma façon de considérer le problème, j'ai jamais dit qu'elle était universelle.
Et qui te dis que je ne me suis pas retrouvée face à ce genre de situation ? peu importe, c'est pas le sujet.

[Ash!!]

Hashire Melos
Bien sûr que j'en ai conscience, je sais très bien que ça existe mais ça ne m'empêche pas de trouver ça con comme comportement. Nan?

C'est pas con, c'est tout simplement humain.

Mais le comportement humain peut être très con (et pour vivre au USA je peux l'affirmer ).

[C8H10N4O2]

Mais le comportement humain peut être très con (et pour vivre au USA je peux l'affirmer ).

Nous sommes tous cons à divers degrés, le pire c'est de ne pas en avoir conscience ou de le nier. Après, il y a les cons qui ne nuisent qu'à eux mêmes et ceux qui nuisent à leur entourage. Ce qu'on peut espérer de mieux dans la vie c'est d'arriver à limiter autant que se peut son influence sans jamais arriver à s'en défaire.

[Gally]

Mais lol, nous voilà en train de débattre de la connerie.

Concernant Kokoro: Je n'ai pas affirmé que les deux protagonistes étaient cons mais que leur comportement face à leur problème l'était, tout le monde l'a bien compris (ou alors je fais un rappel >.<)
Après comme tu le dis, il y a différents degrés de connerie chez l'homme, t'as les affranchis, les intermittents et occasionnels ou autres.
XD

Ce que l'on peut espérer le mieux dans la vie, c'est de rester soi-même et pi d'assumer qui l'on est pour ma part.