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Perfect Blue

MessagePosté: 05 Déc 2014 20:09
par Drizztou
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Synopsis a écrit:"Mima est membre du groupe de pop "Cham !", avec lequel elle connaît un certain succès. Suite aux conseils de certains, elle décide de quitter le groupe et de mener une carrière comme actrice.
Mais elle ne brille guère dans sa nouvelle carrière et se voit proposer des rôles de second plan complètement inintéressants. Pire, elle croit voir et entendre une image d'elle, habillée comme à l'époque où elle faisait partie de "Cham !". C'est ainsi que Mima semble plonger dans une hallucination permanente et a l'impression qu'elle ne vit pas sa vie réelle..."

Je suis assez surpris de ne pas avoir trouvé de topic dédié à ce film certes vieux mais très connu. Je l'ai vu hier soir donc j'en profites pour laisser mon avis qui est vraiment mitigé.

Pour commencer par les points positifs, le film s'attache à montrer l'envers du décor de la carrière de l’héroïne et à dresser une représentation assez réaliste voire sordide. Derrière l'apparence très rose bonbon d'idole, on a une jeune femme simple, influençable et naïve qui au delà de son travail de chanteuse, doit maintenir une image complétement idéalisée envers un public de fans étouffant, possessif, pervers et volatile (il suffit que l'image de leur idole soit écornée pour qu'elle n'ait plus aucune valeur à leurs yeux, si ce n'est encore d'être réduite à un simple objet sexuel).
Spoiler sur :
- Scène de la vente des magazines
- Scène où le psychopathe "mimimaniac" tente de violer l’héroïne avant de la tuer
- Le scénariste qui dit qu'utiliser une idole comme actrice est difficile et qui ne trouvera rien de mieux pour la mettre en valeur qu'une scène où elle se fait violer...


La carrière d'idole n'étant pas durable dans le temps, (la vieillesse et les phénomènes de mode en sont à l'origine) l’héroïne est fortement influencée à abandonner son rêve de chanteuse et à devenir actrice. Et c'est là qu'elle va littéralement plonger en enfer, avec un travail d'abord insignifiant puis toujours plus dégradant. Elle vivra sous la menace et sera épiée en permanence à un point tel qu'elle sombrera dans la folie.

Tous les personnages du film se servent de l’héroïne. Les fans s'en servent pour alimenter leurs fantasmes de femme idéale. L'agent veut en faire une personne "bankable" pour toucher de plus gros revenus, sans jamais tenir compte de ses désirs ou se soucier de son bien être. Le scénariste lui refile le rôle le plus dégradant qui soit pour que sa série soit plus croustillante et outrageuse (afin d'attirer plus de spectateurs). Quant au photographe, ça se passe de commentaire...
Spoiler sur Et pour finir, Rumi :
Rumi revivait son rêve à travers l’héroïne.

On se prend assez facilement d'affection et on compatit pour elle en raison de la simplicité du personnage et des difficultés qu'elle va traverser tout au long de l'histoire.


J'en arrives maintenant aux éléments que je n'ai pas aimé. La folie tient une trop grande place dans le film. Déjà je trouves qu'elle ne devrait pas être présente et dans le contexte de l’héroïne, j'aurais plutôt vu de la paranoïa.
Spoiler sur :
(ses moindres faits et gestes étant observés et retranscrits sur un site internet, les personnes qui l'entourent mourant également au fur et à mesure de l'histoire).

Ensuite, la mise en scène est du coup très troublante car l’héroïne ne sait plus où est le rêve et où est la fiction, on a droit à beaucoup d'hallucinations (je détestes ça...) et elle perd le sens du temps.
Autre chose à prendre en compte, la scène du rêve est vraiment absurde.
Spoiler sur :
Genre la fille rêve d'un meurtre qu'elle n'a pas commis... :| . Ça alimente le mystère du film, mais c'est complétement irréaliste!

Enfin,
Spoiler sur :
je suis vraiment mécontent du rebondissement final. Rumi parait très normale pendant tout le film. Si vraiment elle était folle à ce point, ça devrait transparaitre à travers certains éléments de son comportement au quotidien mais il n'en est rien (en aucun cas elle n'est possessive, autoritaire ou ne montre de trouble de personnalité, elle est juste protectrice et à l'écoute).

Re: Perfect Blue

MessagePosté: 05 Déc 2014 23:38
par Yuri
J'ai beaucoup aimé ce film mais je ne l'ai pas vue depuis des années donc j'aurai un peu de mal à faire un examen complet

Re: Perfect Blue

MessagePosté: 06 Déc 2014 03:21
par Ash!!
Drizztou a écrit:Ensuite, la mise en scène est du coup très troublante car l’héroïne ne sait plus où est le rêve et où est la fiction, on a droit à beaucoup d'hallucinations (je détestes ça...) et elle perd le sens du temps.

Moi je trouve que c'est intéressant quand c'est bien fait, de souvenir c'est le cas pour Perfect Blue.

Il faudrait que je me le revois encore une fois pour donner mon avis, je l'ai pourtant revu pour la seconde fois il y a 3-4 ans mais j'avoue ne me rappeler que des grandes lignes.

Re: Perfect Blue

MessagePosté: 06 Déc 2014 03:43
par C8H10N4O2
Drizztou a écrit:J'en arrives maintenant aux éléments que je n'ai pas aimé. La folie tient une trop grande place dans le film. Déjà je trouves qu'elle ne devrait pas être présente et dans le contexte de l’héroïne, j'aurais plutôt vu de la paranoïa.
Spoiler sur :
(ses moindres faits et gestes étant observés et retranscrits sur un site internet, les personnes qui l'entourent mourant également au fur et à mesure de l'histoire).

Ensuite, la mise en scène est du coup très troublante car l’héroïne ne sait plus où est le rêve et où est la fiction, on a droit à beaucoup d'hallucinations (je détestes ça...) et elle perd le sens du temps.
Autre chose à prendre en compte, la scène du rêve est vraiment absurde.
Spoiler sur :
Genre la fille rêve d'un meurtre qu'elle n'a pas commis... :| . Ça alimente le mystère du film, mais c'est complétement irréaliste!

Enfin,
Spoiler sur :
je suis vraiment mécontent du rebondissement final. Rumi parait très normale pendant tout le film. Si vraiment elle était folle à ce point, ça devrait transparaitre à travers certains éléments de son comportement au quotidien mais il n'en est rien (en aucun cas elle n'est possessive, autoritaire ou ne montre de trouble de personnalité, elle est juste protectrice et à l'écoute).


En gros, tu reproches à Satoshi Kon d'avoir fait du Satoshi Kon. Les troubles du comportement, la limite ambigue entre l'imagination, le rève et la folie, l'altération de la réalité et/ou de sa perception c'était son truc. Retire tout ça de Perfect Blue, et on se retrouve avec un thriller à l'américaine tout ce qu'il y a de plus conventionnel.

Re: Perfect Blue

MessagePosté: 06 Déc 2014 12:21
par Woldrim
C8H10N4O2 a écrit:En gros, tu reproches à Satoshi Kon d'avoir fait du Satoshi Kon. Les troubles du comportement, la limite ambigue entre l'imagination, le rève et la folie, l'altération de la réalité et/ou de sa perception c'était son truc.


Perfect Blue, Paprika et la série Paranoïa Agent suivent cette ligne mais Tokyo Godfather l'est pas vraiment. Millenium Actress est un peu plus complexe mais je n'ai pas souvenir qu'ils soient aussi fou que les trois premiers que j'ai cité.

Sinon, c'est sur que si tu n'aimes pas les hallucinations Drizztou, cela va être chaud avec Paranoïa Agent et Paprika :lol:

Re: Perfect Blue

MessagePosté: 06 Déc 2014 15:16
par Drizztou
Ah bah mince je me disais que je regarderais Paprika pour vérifier si c'est Perfect Blue en lui même auquel j'accrochais pas ou carrément le réalisateur.
C'est le premier Satoshi Kon que j'ai vu donc je découvre son style on va dire.

Outre tout le bien que j'ai entendu sur Perfect Blue, ce qui me déçoit c'est que j'avais trouvé la critique du star system vraiment bien, le traitement des personnages assez réaliste, mais que la seconde moitié vient décrédibiliser l'anime.

Je ne vais pas revenir sur à quel point je trouves la présence de la folie inadaptée ou même sur la scène finale. Je vais plutôt parler de la grosse incohérence du film.
Spoiler sur Scène du rêve :
Comment expliquer que l’héroïne voit en rêve le meurtre du photographe dans les même conditions où il a été commis (ex : l'arme du crime est la même que celle qu'utilisera Rumi à la fin du film) ? Comment expliquer qu'un vêtement ensanglanté se soit retrouvé dans son armoire?

Ça crée du mystère, mais du mystère qui ne tient pas la route.

C8H10N4O2 a écrit:Retire tout ça de Perfect Blue, et on se retrouve avec un thriller à l'américaine tout ce qu'il y a de plus conventionnel.

Je n'ai pas connaissance de codes spécifiques aux thrillers américains (je vois pas comment je pourrais comparer par exemple Seven, Le Silence des Agneaux, Minority Report, Dexter, etc...). Mais bon je n'ai pas l'intention de lancer un débat là dessus.

Re: Perfect Blue

MessagePosté: 06 Déc 2014 17:35
par C8H10N4O2
Drizztou a écrit:
Spoiler sur Scène du rêve :
Comment expliquer que l’héroïne voit en rêve le meurtre du photographe dans les même conditions où il a été commis (ex : l'arme du crime est la même que celle qu'utilisera Rumi à la fin du film) ? Comment expliquer qu'un vêtement ensanglanté se soit retrouvé dans son armoire?

Ça crée du mystère, mais du mystère qui ne tient pas la route.


Ça tient tout à fait la route.
Spoiler sur :
Rumi, c'est une Mima qui fait ce que Mima rève de faire, mais n'ose pas.
.

Le problème vient de ce que tu places l'emphase sur la critique du milieu, qui est un constituant important du film mais n'est pas son sujet.

Re: Perfect Blue

MessagePosté: 08 Déc 2014 12:55
par Yuri
Ceci Satoshi Kon aimait bien mélanger réalité et rêve ou histoire (voir millenium actress)