Genres : Drame, Science-Fiction, Survie, Action
Synopsis Animeka:
Peu de temps après les jeux olympiques de Tokyo 2020, un puissant séisme touche le Japon. Nous suivons la famille Mutou au cœur de se désastre dans sa tentative de fuir la ville et d'échapper à l'engloutissement du pays entier par l'océan.
Présentation:
La Submersion du Japon, c'est d'abord un roman de SF/catastrophe japonais emblématique publié en 1973, dont le titre est à prendre au sens littéral. Les spécificités tectoniques de l'archipel japonais ont sans doute nourri des craintes très légitimes et donner à un tel scénario, bien que peu crédible, une forte résonance (ahah). J'en ai fréquemment entendu parler sans toutefois connaître les deux adaptations en film ni le manga. D'après une critique sur Babelio, le roman s'attacherait davantage à la description de ce Japon en train de sombrer et aux enjeux scientifiques et politiques afférents qu'à nous faire vivre une aventure mouvementée à hauteur de personnage, même s'il y en a. Je suis curieux d'entendre votre avis si vous connaissez un de ces trois autres formats !
Sur Netflix, Japan Sinks est un ONA (Original Net Animation) d'un format atypique de 10 épisodes d'une durée standard (à part le dernier d'une trentaine de minutes). Il est réalisé par Masaaki Yuasa à qui l'on doit Mind Game, Kemonozume, Kaiba, Tatami Galaxy, Devilman Crybaby ou encore le récent Keep Your Hands Off Eizouken! Son "jeune" studio d'animation, Science Saru, n'a pas autant de faits d'armes, mais compte Ping Pong et "Night is short, Walk on Girl", film excellent et original si ça devait encore nous étonner.
Avis:
Japan Sinks ne fera partie de ce beau palmarès, sinon discrètement. Peut-être que le scénario (un groupe de survivants tetnant de fuir une catastrophe à travers moult drames) n'était pas le plus indiqué pour exprimer la pâte de Yasa et son équipe, même si elle reste omniprésente. Je pourrais presque dire la même chose de Devilman avec qui le parallèle n'est pas complètement gratuit. A ce propos...
Spoiler sur :
L'action se concentre autour du périple des Mutou et des personnages qui se greffent à leur suite. Je ne peux pas dire si j'ai réussi à m'attacher à eux, ayant regardé ces 10 épisodes sur une longue période: leur caractère et le destin d'une part d'entre eux n'aidant pas. La façon dont ils réagissent à cet apocalypse et se comportent face aux deuils qu'ils subissent inspire des séquences d'une brutalité intéressante, ou parfois maladroite, crispante voire peu convaincante: on peut penser aux conséquences de la tragédie survenant à la fin de l'épisode 2, même si je trouve que la réaction des persos ne manque pas d'intérêt. L'épisode 3 joue aussi avec nos attentes de manière déstabilisante: on est un peu sonné même si l'absurdité soudaine du drame est à nouveau une bonne idée, qu'on pourrait prendre à chaud comme une mise en scène boiteuse. Citons encore l'attaque dans le supermarché introduisant un nouveau perso assez particulier: entre être pris au dépourvu et se sentir déconnecté d'une péripétie, il n'y a souvent qu'un pas. Bref je suis souvent resté dans un entre-deux, bousculé dans mes attentes sans être pleinement séduit ou déçu (cf. le passage dans la secte par exemple où l'on est dans l'expectative).
Ce sont surtout les morts à répétition et leur "utilisation" narrative qui m'ont fait vaciller: je suis très critique avec les persos "sacrifiés", d'où ce ressenti old-school que j'ai du mal à expliciter dans Japan Sinks, même si on peut objecter qu'il faut des victimes et des altercations violentes au menu. Là-dessus on est bien servi: le pessimisme et les travers humains vont donner du fil à retordre aux sentiments vertueux, et c'est peut-être une part de l'identité japonaise qui est questionnée. On peut saluer à ce propos les piques sur la xénophobie, ressortant dans les pires situations. Les éléments ésotériques ou surnaturels m'ont laissé un peu froid, question de gout.
Spoil sur la fin:
Spoiler sur :
Ce n'est pas une conclusion, mais alors que Japan Sinks se déroule à l'ère des smartphones et des youtubeurs (cf. Kite), je ne sais pas si le fond du propos et son attrait sur la population japonaise a fondamentalement changé.
Tokyo magnitude 8.0 est dans mes souvenirs une œuvre plus "facile" à apprécier, avec son casting plus attachant et une visée didactique (et disons-le rassurante), jusque dans la dépiction psychologique du deuil. Je conseille toutefois Japan Sinks, qui couvre un best-seller japonais ayant marqué son temps et dont l'anime n'a pas l'air d'une copie bien élevée !
En attendant des créations plus excitantes...