Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation

Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation

Messagepar Bubu » 12 Avr 2021 18:24



Synopsis
À la suite d'un accident de la circulation, un trentenaire pervers qui vivait en reclus de la société japonaise se réincarne dans le petit Rudeus Greyrat, bébé de Paul, un noble épéiste, et Zénith, une guérisseuse. Dans ce monde familier mais exotique qui lui rappelle l'Europe médiévale, le nouveau jeune Rudeus découvre que non seulement la magie existe réellement, mais qu'il est né avec un très fort potentiel. Par exemple, il peut lancer des sorts sans incantation et parvient à lancer son premier sort de niveau intermédiaire dès l'âge de 3 ans. Quand sa famille découvre les compétences hors normes de Rudeus, elle engage rapidement une jeune sorcière, Foxy Migurdia, qui lui enseigne tout ce qu'elle sait et finit par l'aider à s'ouvrir au monde. Notre pervers misanthrope se promet alors que désormais, il fera tout son possible pour réussir là où il a échoué dans sa précédente existence...

-Chloros-


Critique de la première partie


Corriger les erreurs du passé ! Quand le héros est un "sympathique" connard !


Websérie littéraire japonaise écrite par Rifujin na Magonote sur le site de publication de romans Shousetsuka ni narō entre novembre 2012 et avril 2015 puis adaptée en roman et en manga, l'œuvre est reconnue comme le précurseur des romans du genre "isekai" avec un protagoniste utilisant à la fois la magie du nouveau monde et les connaissances du monde moderne de sa précédente vie.
On trouve donc la fameuse marque de fabrique : un certain "M. Toutlemonde", effacé dans la vie réelle, amateur de gros lolos, devient une sorte de "Dieu sauveur" dans sa nouvelle vie. Le traitement des auteurs diffère quant au caractère alloué au héros : de connard parfaitement assumé (The RIsing of The Shield Hero, l'animé faisant comme si c'était un comportement normal), au seigneur stupide entouré de son harem (How Not to Summon a Demon Lord) ou foncièrement bon et gaffeur qui essaie juste de construire sa place dans ce nouveau monde (Moi, quand je me réincarne en Slime).

Étant l'aîné de la famille des isekaï, Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation en possède les qualités mais aussi les défauts les plus cinglants au point de loin de faire l'unanimité.
Jouons cartes sur table, comme on l'a dit plus haut, le héros est un pervers qui a parfaitement conscience de son comportement déviant.
Autant dans The RIsing of The Shield Hero la psychopathie du héros n'est jamais remise en question, autant dans Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation sa perversité effraie ou entraîne - à juste titre - une tarte dans la poire.
On vous voit venir : vous vous dites que c'est encore un animé à petites culottes ou à poitrines. On ne va pas pour mentir en rétorquant qu'il y en a pas mais, par chance, tous les épisodes ne tournent pas heureusement et uniquement qu'autour du cul. L'aspect "découverte" est principalement de mise !

Du hikikomori de 35 ans faisons table rase, il retourne au stade de bébé pour vivre une vie différente et remplie d'aventures ! Le type avant sa mort est un enfant dans un corps d'adulte, vivant reclus chez lui à jouer à des jeux de drague et regarder des sites obscènes depuis son adolescence. De surcroît apathique, sans expérience et totalement irresponsable. S'il est déviant, au point d'érotiser toutes les filles qu'il rencontre (fillettes comme femmes d'âge mûr), c'est en raison du fait que le type n'a jamais véritablement eu de modèle ou quelqu'un pour se construire. Avec cette inversion symbolique, c'est une sorte de redémarrage de ce qui a échoué dans sa première vie. Il a une famille (loin d'être idéale mais on en reparlera plus tard), se trouve une première véritable amie d'enfance (Sylphie), une préceptrice (Roxy) qui ressemble davantage à la grande sœur protectrice qu'il n'a jamais eu. Même une fois partie, celle-ci gardera toujours un échange épistolaire ! Au contact de ces dernières, notre héros va progressivement changer sa manière de vivre et de voir le monde.

Du connard qui n'en a rien faire de rien (n'assistant même pas aux funérailles de ses propres parents et trouvant la mort après sa seule bonne action de son existence), il devient un garçon studieux qui s'ouvre progressivement aux autres dès lors qu'il trouve quelqu'un à protéger (la timide Sylphie) ou la volcanique tsundere Eris (son élève). Formule certes classique mais efficace !
Étant totalement inapte à la vie en société et aux relations sociales, il y a donc une véritable évolution du personnage, d'un point de vue du corps comme de l'esprit.
Cela dit, on ne peut pas guérir de faïences affectives et de séquelles du jour au lendemain. Ceci donne lieu à certains passages plutôt malaisants.

La série animée s'adresse à un public averti. Loin d'être un "hentaï", on suit un protagoniste qui est moralement ambigu et on se sent parfois coupable de le trouver sympathique. On aime le voir évoluer de bébé à enfant, profitant parfois de ce statut pour laisser libre cours à sa libido. Faut dire que la famille, dans laquelle il est tombée, est loin d'être chaste !
Le père Paul saute sur tout ce qui bouge, c'est la caricature du guerrier faisant parler plus ses muscles et son mokkori que son cerveau, tandis que la mère Zenith est une nymphomane à gros mamelons et paradoxalement seule parent à peu près viable pour le jeune Rudeus !
On apprécie le voir découvrir la magie (et la maîtriser), faire des comparaisons avec notre monde, voire même se remettre d'un trauma lié au harcèlement scolaire qu'il avait vécu dans son ancienne vie. Et de l'autre, on est écœuré par sa perversité et son cynisme surtout qu'il SAIT pertinemment que ses penchants sont mauvais.
Lors de l'un de ses nombreux monologues, il évoque l'idée d'attendre pour toucher Sylphie, la jeune et frêle elfette dont il tombe amoureux, et la transformer en ce "qu'il veut" une fois adulte !
Or, le pire vient à l'épisode 6 où le jeune garçon - qui on le rappelle a un esprit d'un trentenaire - pelote une jeune princesse endormie de 12 ans au sale caractère en y prenant manifestement du plaisir bien que je le cite "son corps ne soit pas encore bien formé".
Il se prend bien entendu une râclée méritée mais son comportement plus que déviant n'est pas condamné, au contraire la colère de la jeune fille est traité, comme c'est souvent le cas pour ce qui est du harcèlement sexuel dans les mangas (City Hunter :oops: ), sous le prisme de l'humour.

Si vous faites abstraction de ces deux scènes, il faut vous dire que le pire est passé car ces moments-là sont très rares.
Le héros aura de moins en moins tendance à vouloir faire pécho à mesure que l'intrigue avance et s'assombrit tout aussi brusquement.
Après, dites-vous que c'est le premier "isekai" donc cet aspect harem et pervers est présent dans la quasi-totalité de ce genre d'œuvres.
L'anime se divise en effet en deux grands segments : le premier (de l'épisode 1 à 7) est plus axé sur l'aspect "Découverte / Tranche de vie") alors que le second (8 à 11) met davantage l'accent sur l'aventure.

La transition entre les deux est brutale, pour autant elles sont liées par un seul fil rouge : la "rédemption".
Pourquoi des guillemets ? Si on a affirmé plus haut que l'anti-héros cherche à devenir un homme meilleur, le changement n'est pas immédiat et il cède souvent à la facilité et à ses penchants lubriques.
Au début, Rudeus cherche à concrétiser ses arrière-pensées licencieuses en profitant de son nouvel aspect infantile.
Néanmoins les conséquences désastreuses du comportement volage de son père (on s'amusera de voir jouer le rôle de moralisateur dans un but à la base bien égoïste) et surtout la discrimination prégnante envers la race des démons (lui rappelant son harcèlement dont il a été victime dans son ancienne vie) vont l'inciter à changer. C'est là où on apprécie les personnages telle que Sylphie (une enfant terrorisée victime de ce genre de racisme et première véritable amie du héros qui reprend goût à la vie grâce à son apprentissage commun à la magie). Bien que peu présente, à mon grand regret, elle n'est jamais oubliée. Le héros ira même jusqu'à aller chercher un travail et devoir à contrecœur s'éloigner d'elle pour financer leurs études à tous les deux de magie dans une prestigieuse académie.


Dans ce premier segment, c'est vraiment l'aspect "découverte" qui prime et offre de superbes paysages extrêmement variés. L'animation globale est d'une fluidité et d'un niveau de détail sans nom, offrant de véritables diamants pour les pupilles. La direction artistique est impeccable. Ça n'est pas pour rien que c'est l'un des animés sur lequel Wakanim a le plus misé de la saison hivernale 2021. C'est beau, c'est bien fichu et on savoure cette très chouette initiative de mettre en parallèle la musique du générique et les années qui défilent.
On regrettera juste une petite baisse de rythme une fois notre héros installé au manoir de ces riches cousins et devenu précepteur de l'insupportable et irascible Eris qui s'adoucira très relativement à son contact.
De même, l'auteur amorce des pistes (la lutte de pouvoir au sein de la famille noble) mais soit il les exploite mal soit il les ferme trop brusquement. On pourrait à la limite encore découper cette partie de la manière suivante :
L'arc "Roxy" (épisodes 1 à 2 : apprentissage de la magie), puis vient celui de "Sylphie" (eps 3 à 4) et celui de "Eris" (eps 5 à 7).

Après cette longue introduction, non dénuée d'intérêt bien que tournant un peu en rond avec l'arc "Eris", tout bascule dès l'épisode 8 de manière abrupte (genre "cataclysme magique" qui sépare la famille, apparition d'un dieu énigmatique Homodeus (aidant le héros en apparence mais au comportement trouble), évocation d'un autre purement maléfique (Laplace) et d'une milice héroïque qui va prendre pour cible Rudeus.
A partir de là, fini la tranche de vie au calme (pas au point non plus où il ne se passe strictement rien, oui la punchline est gratuite et ça fait plaisir). Le héros est, à ce moment-là, sur la corde raide car dès qu'il commet une erreur, les conséquences sont tragiques. On bascule ici dans le monde des démons où la pitié, l'empathie sont pratiquement inexistantes et où la tension est permanente.
Celui qui illustre le plus cet état de fait est sans nul doute Ruijerd, un Speld (un démon aux cheveux verts possédant trois yeux) victime lui-aussi de discrimination et issu d'un peuple maudit massacreur et massacré. Cherchant à rétablir l'honneur des siens, ce dernier sert de guide et de protecteur pour les héros sans pour autant réfréner ses pulsions meurtrières, horrifiant même le protagoniste principal. Porteur du fatum, Le personnage devient plus nuancé au fil de ses aventures avec Rudeus et Eris.
Il est dommageable qu'on attende la fin de cette première partie de la série animée pour qu'elle décolle véritablement mais cela a le mérite de conclure sur un cliffhanger efficace !

En conclusion : Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation est un animé dérangeant (déconseillé aux moins de 12 ans) mais pas complètement malsain. Si les personnages manquent de maturité et sont stéréotypés (du moins au début), ils évoluent à mesure que l'histoire devient plus structurée et élaborée. On comprend aisément que plusieurs personnes aient tourné de l'œil à cause de la perversité du héros mais il n'est pas mal écrit pour autant.
Nous suivons les aventures d'un sale môme (au sens propre comme au figuré) qui peu à peu va chercher à protéger sa nouvelle famille et se construire une conscience. Une première partie qui fait office de mise en bouche plutôt efficace si on fait abstraction de ces quelques facilités scénaristiques et de l'aspect "ecchi" prononcé ! Ne vous arrêtez pas à l'épisode 1 (qui m'a initialement refroidi), la suite s'améliore et vaut le détour.

Cerise sur le gâteau : la V.F. est excellente (si vous n'êtes pas fans des sous-titres) !

-Bubu-


PS : La seconde partie débarque cet été !
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Re: Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation

Messagepar Matchoss » 13 Avr 2021 08:43

Cet anime brille par ses qualités techniques que ce soit animation, designs, fonds et musiques.
L'univers est bien construit et donne envie d'être découvert et le monde semble véritablement grand et varié. Même le système de magie est développé et original (ne sort pas d'un jeu vidéo classique).

Dans l'ensemble, les personnages sont très humains avec leurs défauts comme expliqué par Bubu. Du coup, ils semblent vivants et réalistes.
Mais, le personnage principal est le gros problème de la série. C'est un gros pervers et l'anime ne le cache pas. C'est même assez surprenant que la réalisation soit aussi explicite sur les méfaits du protagoniste. Avec ce genre de personnage, on a l'habitude que ce soit traité avec légèreté et que ce soit la base de l'humour. Ici, c'est traité avec sérieux, ce qui met en place un vrai malaise et du coup, c'est bien difficile de sympathiser avec lui. On le voit tout de même subir quelques conséquences de ses actions. Mais ça reste limité vu le niveau d'immoralité dont il fait preuve. En fait, il donne l'impression d'avoir du mal avec le fait qu'il soit dans un nouveau monde, il semble prendre cela pour un jeu sans conséquence au début jusqu'à des choses sérieuses lui arrive. C'est à partir de ce moment qu'il commence à prendre ses responsabilités et mettre de côté cette mentalité perverse et peu concernée. Mais ça n'excuse pas ses actions.

Bref, c'est un anime qui divise de part les actions et la moralité de son personnage principal qui est traité avec sérieux à la limité du malsain. Ce n'est pas pour tout le monde.
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Re: Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation

Messagepar Bubu » 13 Avr 2021 10:33

On le voit tout de même subir quelques conséquences de ses actions. Mais ça reste limité vu le niveau d'immoralité dont il fait preuve. En fait, il donne l'impression d'avoir du mal avec le fait qu'il soit dans un nouveau monde, il semble prendre cela pour un jeu sans conséquence au début jusqu'à des choses sérieuses lui arrive.
C'est à partir de ce moment qu'il commence à prendre ses responsabilités et mettre de côté cette mentalité perverse et peu concernée. Mais ça n'excuse pas ses actions.


Tout à fait d'accord. Même avant l'abrupt changement de décor de l'épisode 8, quand l'intrigue n'est pas uniquement concentrée sur sa petite personne et qu'il fait face à de vraies injustices, c'est à ce genre de moment que cet enfoiré commence à réaliser que la vie n'est pas un jeu et a des conséquences l'incitant à changer.
Je ne vais aller jusqu'à dire que cela excuse tout mais il en prend peu à peu conscience (surtout quand il va trop loin) et ne s'en fiche pas une fois l'incident passé.
Rappelons-le, cet homme part de loin, c'est une brute et il ne devient pas "bon" du jour au lendemain.
La qualité première de cet animé réside dans le fait que les personnages, comme tu l'as souligné, sont véritablement humains et réalistes bien que j'ai tourné de l'œil moi aussi sur certaines scènes (notamment les 2 que j'ai citées).

Je suis en train de lire la suite dans les scans, il reste un obsédé sexuel mais heureusement ce genre de scène malaisante tend à disparaître car la priorité est toute autre : recherche de la famille morcelée et psychologiquement détruite, trafic d'esclaves sexuelles pour les nobles, guerre de succession au trône pour annoncer dans les grandes lignes le contenu de la 2e partie.

Pour une fois, Wakanim a offert un crû incongru, moralement discutable, osé, magnifique techniquement parlant mais pas totalement jetable ! Un début de réconciliation se profile :lol:
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Re: Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation

Messagepar Matchoss » 13 Avr 2021 11:40

Ce qui est surprenant, c'est qu'ils auraient pu gommer ses passages sans que ça change grand chose à l'histoire ni à l'intérêt bien au contraire.
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Re: Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation

Messagepar Bubu » 13 Avr 2021 12:03

Tout à fait, c'est pour cette raison que je n'adhère pas non plus à 100 % mais il reste dans l'ensemble plutôt intéressant.
Rudeus est très loin d'être à la cheville de ce brave Limule (Rimuru) :oops: :oops: :oops: (petite lettre gratuite d'amour d'un fan) :jesors:
Pour l'anecdote, ce dernier l'a clairement dépassé en termes de ventes depuis 2019 8)
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Re: Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation

Messagepar le gritche » 13 Avr 2021 23:45

Merci pour cette fiche blindée et passionnée, me permettant de revenir sur ce plaisir (pas) honteux de la dernière saison ! :)

Je me suis globalement régalé devant cet anime, et si l'on peut séparer la saison en deux parties, je dirais que mon plaisir fut assez constant, n'ayant pas souvenir d'ennui ou encore moins de lenteur au démarrage, les différentes phases narratives me semblant justifiées.

J'ai regardé ou lu peu d'Isekai, ayant de mauvais a priori sur ce genre, mais je suis convaincu de ses qualités récréatives et d'un véritable potentiel narratif dépassant le plaisir meta (qu'un HxH nous avait déjà procuré il y a fort longtemps). Peut-être cela explique-t-il la fraicheur avec laquelle j'ai découvert cette oeuvre dont l'aspect fondateur pouvait laisser un doute. Comme vous l'avez dit, la réalisation qui magnifie tout m'a mis en confiance: on échappe aux incrustations moches, la magie rend super bien (et c'est pas tous les jours) et il m'a semblé que la mise en scène sait amener des moments forts ou percutants, créant cette douce jubilation par endroits. J'ai adoré en particulier certains décors naturels de la 2e partie, qui pourtant s'éloignent de l'émerveillement coutumier qu'on aurait pu nous servir.

Il n'est pas facile de parler des personnages qui comme vous l'avez dit, ne restent pas statiques: Eris se révèle ô combien satisfaisante en calmant son côté tsundere tout en devenant un compagnon très capable, comme lors du combat où l’inaction de Rudeus se révèle fatale (scène très bien menée). Hélas ce revirement donne un arrière gout encore plus regrettable à la tentative de quasi-forçage de l'épisode 8: après la bastos de rigueur pour repousser Rudeus, on voit que "l'audace" de dernier a malgré tout porté ses fruits, et qu'elle lui demande juste d'être patient...ce qui a le mérite de rendre Rudeus plus raisonnable. Le fanservice poussé à ce point laisse un triste arrière-gout, mais la scène ne relève pas juste du mauvais gout et permet un petit développement apaisé.
Je ne suis pas fâché avec le reste du fanservice, comme pour le fetish de la petite culotte dont le ridicule reste dans le versant comique. Roxy subit la lubricité de son autre apprenti et c'est aussi consternant mais assez bref. Comme vous l'avez dit, supprimer certaines scènes regrettables n'auraient pas fait de mal (+ refaire le chara-design de Ghislaine Dedoldia en supprimant les boobs ridicules alors que le perso est cool), mais à vrai dire j'en ai fait mon affaire en sachant que l'anime ne reposait pas là-dessus. Et puis, on est un peu habitué à ce genre de compartimentation quasi schizophrène à laquelle nous confine le fanservice. Du moins je l'ai vécu comme ça lors de certains "passages obligés".

J'ai trouvé le couple Paul et Zénith intéressant, de même que les rapports de Paul à Rudeus ou la dérangeante situation de l’adultère à trois sous le même toit. Clairement, j'apprécie le personnage de Paul, étonnamment réaliste si l'on passe le traitement stéréotypé appliqué à chacun. C'est bien la servante Lilia qui le séduit même s'il était coureur de jupons par le passé (Lilia qui m'a moins plu d'emblée avec son attitude faussement placide). J'ai apprécié la situation des naissances conjointes ou comment la père était désarçonné par son "fils" avant de s'excuser. J'ai pu constater les commentaires des wakanimautes condamnant l'attitude volage du père et ils m'ont donné l'impression d'émaner d'ados un peu idéalistes ou en tout cas peu objectifs, ne réalisant peut-être pas l'intérêt de voir dépeint ce type de perso masculin propre à son univers, qui demeure en outre un pilier de la famille, aimant et voulant s'améliorer. Ceci étant dit sans ressentir d'identification envers lui, n'ayant rien vécu de tout ça.

Je ne vois pas en quoi Zenith serait "une nymphomane à gros mamelons", et je trouve que montrer Rudeus exposé aux relations sexuelles de ses parents est une "bonne chose en soi" à mon avis. C'est toute la difficulté de juger du fanservice par moments, si ça en relève d'ailleurs, les frasques et indiscrétions de Rudeus étant liés, comme Bubu le décrit, à sa vie passée qu'il se doit de réécrire, de sublimer, etc.

Je ne parlerai pas du scénario dans le détail pour rester sur ce plaisir global et le souhait de voir la suite. Je suis d'accord sur beaucoup de choses évoquées par Matchoss ou Bubu même si je trouve certaines formulations trop sentencieuses. [De même, je ne suis pas sûr de partager l'avis lapidaire apposé sur le héros de "Rising of The Shield Hero", dont le comportement me semble bien justifié dans l'anime en tout cas, même si j'ai critiqué un procédé reposant trop sur un énorme quiproquo. Bon, ce n'est pas le lieu pour ça.]

J'admets aussi qu'avec le temps, je m'investis beaucoup moins dans mes visionnages et je regarde désormais avec nostalgie les commentaires passionnés, sur wakanim par exemple, incapable de vibrer avec eux désormais.
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Re: Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation

Messagepar Matchoss » 14 Avr 2021 08:45

La bonne nouvelle de l'anime, c'est que je pense que le gros du fanservice est derrière nous. En tout cas, l'aspect pervers du héros. Il a quand même beaucoup évolué depuis le premier épisode. Là, on est parti dans l'aventure et elle s'annonce de qualité à en juger par les derniers épisodes de cette première partie.
J'ai insisté sur les points négatifs de l'anime parce que c'est ce qui peut vraiment déranger le spectateur qui s'y plonge sans s'y attendre. Mais tout le reste est vraiment très bon. Il y a de la matière dans cette œuvre et ce n'est pas si courant.
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Re: Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation

Messagepar Bubu » 14 Avr 2021 14:06

Merci beaucoup le Gritche, pour ton retour très complet. Cela fait plaisir d'avoir cet échange passionné.
Comme tu l'as de nouveau affirmé, l'évolution des persos est intéressante car joue sur leurs défauts. Pour avoir lu la suite en scan, certains comme Paul et même Eris (elle a beau être un support de poids, elle a malgré tout un caractère détestable, je préfère 100 fois Sylphie ou Roxy, après ce sont mes goûts) sont sublimés : plus fragiles, plus enclins au désespoir, leur armure se brise et ils sont encore plus humains ! C'est du top !
Le fanservice est clairement mis en retrait au profit d'une quête familiale, des intrigues de cour, de la métaphysique du monde (de nouveaux dieux tel une impératrice démoniaque et un certain dragon : sorte de big boss invincibles qu'on aperçoit à la fin de cette première partie). J'en profite pour faire monter la hype car la suite est très intéressante et zappe les carences de cette première partie.

J'ai retrouvé de surcroît ma Sylphie, amnésique mais plus grande, plus affirmée :oops: et plus belle :love: même si c'était pour quelques chapitres (quel enfoiré cet auteur :lol: )

Mais il faut attendre l'été les gars :twisted: ou alors vous lisez la suite en anglais si patients vous ne l'êtes pas :roll:

Certaines de mes formulations sont effectivement dures car suis quelqu'un de plutôt sévère quant au traitement des persos qui sont pour moi le cœur d'un anime, plus que la qualité de l'animation qui ici est indiscutablement majestueuse !

Je ne vois pas en quoi Zenith serait "une nymphomane à gros mamelons", et je trouve que montrer Rudeus exposé aux relations sexuelles de ses parents est une "bonne chose en soi" à mon avis


Là j'avoue je suis partagé. Quand tu passes toutes tes nuits à faire des saloperies alors que tu as bébé à côté ou des personnes juste à côté, c'est tout de même par la façon judicieuse de commencer en tant que meilleur parent ou hôte de l'année.
Après, on est dans un isekai et la discrétion, dans un monde où les adultes sont tous plus ou moins portés sur la chose, est assez surfaite !
A l'instar de Rudeus, je fais la comparaison avec notre monde et pointe du doigt leurs fameux défauts qui font leur charme.

J'aime bien Zénith, très maternelle avec Rudeus, et Paul, boulet au début, qui apprend à connaître son fils (j'ai beaucoup aimé leur échange musclé où on apprend le difficile passif familial de Paul) et à agir en tant que vrai père.

J'ai trouvé le couple Paul et Zénith intéressant, de même que les rapports de Paul à Rudeus ou la dérangeante situation de l’adultère à trois sous le même toit. Clairement, j'apprécie le personnage de Paul, étonnamment réaliste si l'on passe le traitement stéréotypé appliqué à chacun. C'est bien la servante Lilia qui le séduit même s'il était coureur de jupons par le passé (Lilia qui m'a moins plu d'emblée avec son attitude faussement placide)


En ce qui me concerne, Lilia est le perso le plus lucide du lot perçant à jour dès le début la véritable nature de Rudeus. Pardon de faire l'avocat du diable, quand tu n'as aucun scrupule à t'amuser ouvertement à la bagatelle à tout-va (avant et après ton mariage), que tu disposes d'un corps d'Atlas, il faut pas s'étonner que tu en énamoures plus d'une y compris sous son propre toit ! Elle le séduit certes mais il n'hésite pas non plus longtemps avant de sauter la gueuse ! :lol:
Fanservice mis à part (sans son habit de soubrette, elle a de sacrés atouts :jesors: ), elle amène effectivement un développement très sympa. Elle ou plutôt sa fille auront encore un rôle à jouer dans la suite. Si tu as détesté le prince, tu le trouveras encore plus ragoûtant dans les chapitres à venir !

De même, je ne suis pas sûr de partager l'avis lapidaire apposé sur le héros de "Rising of The Shield Hero"
Là j'avoue que l'attaque est gratuite mais c'est vraiment très subjectif de ma part :s qui ne sera pas forcément partagé par tous

+ refaire le chara-design de Ghislaine Dedoldia en supprimant les boobs ridicules alors que le perso est cool

C'est vrai que le perso le plus cool aurait mérité une apparence moins provocatrice mais faut bien contenter les noobs :( . Dans tout isekai voire shônen, tu as toujours au moins un perso féminin avec des poitrines aux mensurations gigantesques !

J'ai insisté sur les points négatifs de l'anime parce que c'est ce qui peut vraiment déranger le spectateur qui s'y plonge sans s'y attendre. Mais tout le reste est vraiment très bon. Il y a de la matière dans cette œuvre et ce n'est pas si courant


C'est comme passé de East Blue à Grand Line, l'aventure avec un grand A ! Je lis le manga et franchement c'est vraiment pas mal

Merci à vous deux pour cet échange très instructif :mrgreen:
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