Parlons d'abord du film Blue gender Warrior, que j'ai regardé rapidement après cette sympathique série.
Ben ça va être assez court : c'est nul.
C'est quasiment un résumé de la série, sans les rebondissements, les giclées de sang, les passages érotiques, les relations entre personnages (à part les 2 héros et encore...), sans les explications, et sans fin.
A noter le détail qui tue qui m'a bien fait rire : le héros au début a les cheveux longs et du coup, ben on les lui coupe ! Si ça c'est pas de l'adaptation ?! Comme quoi même cryogénisé des cheveux de héros peuvent pousser ^ ^.
Bref, le film est vide, décousu et la fin est pas loin d'être ridicule/débile.
Comment se faire un peu de yens en montant 26 épisodes de 30mn en 100 mn 3ans après la série.
Bon ça c'est fait, et ne m'en voulez pas j'ai même pas été méchant.
Passons aux "vraies affaires" comme dirait un pote de la rue Baubien.
La série Blue Gender, elle, est particulièrement réussie, sans être un chef d'œuvre j'ai vraiment beaucoup aimé l'ambiance et le scénario.
Avant tout, il faut savoir que c'est pas une série à la portée des plus jeunes.
On a quelques scènes assez crues (expl: gamine innocente écrabouillée), quelques giclées rougeoyantes, de rares scènes de sexe implicites ou d'érotisme (sans voyeurisme ni racolage). C'est évidemment pas
adult only mais je le montrerais pas à ma voisine qui est en 6ème... et au 4ème.

Autre point à noter, les graphismes et chara-design sont vieillots et assez bâclés parfois. La tronche de Yuji peut provoquer des envies de baffage soudain par pur souci d'esthétisme, mais rien de vraiment dérangeant sinon.
On retrouve le coté inégal à travers le scénario, s'imprégnant joyeusement des canons de la S-F avec un coté suspense et horreur.On ne peut s'empêcher de penser à
Starship troopers, Alien, Soleil vert, etc..
Le thème de base est la lutte de l'Humanité expatriée face à son prédateur, avec comme toile de fond l'évolution, la manipulation génétique, la sélection humaine, et le rapport Homme/Terre.
Je découperais l'histoire, que j'ai trouvé très bien exploitée, en 3 parties.
La 1ère portion est pour moi la meilleure, l'escorte jusqu'à Baïkonour, le trek en amoureux.
A l'instar d'une saison 1, on apprend à découvrir nos 2 héros, voir leur relation grandir, comprendre les facettes de l'intrigue et les péripéties avec d'autres personnages attachants (Dice, Elina, Yuun, etc...), et atteindre le Kazakhstan... Séoul-Baïkonour à pied 5 000 km sans une seule ampoule ; on a le temps de prendre de bons clichés et l'auteur ne s'en prive pas, mais ça passe plutôt bien, avec le sourire, y'a même des moments drôles.
Ensuite la seconde partie plus chaotique et riche en informations, depuis Baïkonour jusqu'à la fin du "passage Tony".
On découvre enfin les aboutissants de "la Mission", les personnages clés de 2nd Earth (le Haut conseil, le docteur, les sleepers). Changement d'ambiance, la survie à 2 disparait dans une lutte où chacun va être pris dans le marasme militaro-politique. C'est à la fois plus serein (pas de bébétes) et plus sombre (solitude, jalousie, trahison), et la psychologie des persos est bien mise en exergue.
Tout comme une saison 2 c'est plein d'action, les méchas sont donc très présents et j'ai souvent du mal à les différencier ; il y a du méchant et du mi-méchant, nos repères sont mis-à-mal on en tremblerait de désorientation.
Enfin la dernière partie, plus courte celle qui à mon sens est la moins bien exploitée : le final.
On retrouve un sentiment de calme apparent, on ressent la maturité des personnages mais sans en profiter.
L'auteur nous expédie tout ça avec une solution assez facile et connue, que je qualifierais de
One mobing - ou comment rassembler tous les ennemis/problèmes en un seul combat/solution.
La psychologie des persos se relâchant on tombe dans le larmoyant, preuve s'il en fallait qu'on est proche de la fin, mais pas trop d'émotion qu'on puisse lire les crédits du générique.
On aperçoit à la fin plus clairement le discours philosophico-écologique mais juste ce qu'il faut pour que ça passe sans adjonction médicamenteuse ; c'est fini, sans casse et avec calme, mais curieusement sans révolution ni conviction, pas de risques... baisser de rideau.
Au final, moi qui aime pas trop les méchas, ben j'ai bien aimé ; malgré les graphismes et la tronche du héros on passe un bon moment de SF, quelques inégalités dans le rythme ou la psychologie des héros mais sans heurts.
Mon seul regret est le coté scientifique, sur l'aspect génétique, notamment la singularité des
Sleepers.
Je le recommande chaudement (la série) à ceux qui ont aimé starship troopers et aux autres aussi
