Alastor a écrit:Je pense que c'est là toute l'ambiguïté de la société japonaise. Déjà la vision du sexe n'est pas la même, le pêché de chair n'existe pas dans la culture japonaise mais la morale confucéenne (je ne sais plus l'écrire) considère l'acte sexuelle comme quelque chose de honteux et d'impure.
Et paradoxalement comme tu la si bien dis la majorité sexuelle viens plus tôt.
Oui, mais non

Le confucianisme est une philosophie chinoise dont les principes moraux n'existaient que pour la politique de l'époque où tout partait à vaux l'eau à cause des gens qui passaient plus de temps à jouer (au Go


Au Japon le confucianisme n'a jamais été représenté. C'est le bouddhisme Zen (issu directement du Chan chinois qui est un bouddhisme influencé par le taoïsme mais aucunement par le confucianisme), et le Shintoïsme (religion chamanique déjà présent dans l'archipel) qui font la base de la culture morale japonaise. Or, ces deux courants considèrent le sexe comme la chose la plus naturelle qui soit (ce qui, il me semble, est le cas, mais c'est vrai que dans une société catholicisée c'est pas évident pour tout le monde), et ont même des techniques l'utilisant comme possible voie à visée mystique. Toutes les écoles bouddhistes japonaises ont d'ailleurs été influencées par le Shingon, qui est l'importation au Japon du boudhisme tantrique (comprenant aussi le tantrisme sexuel et son fameux Kama-sutra).
Le sexe au Japon n'est du coup vraiment pas un tabou. La production culturelle a donné de nombreuses estampes érotiques, mais aussi plus récemment des films comme "L'empire des sens" par exemple, où le sexe est montré sous son aspect esthétique, pour l'importance de la relation que l'on a avec son corps et ses sens, l'importance du partage et l'aspect initiatique de l'orgasme - "la petite mort" - comme but ultime (moyen d'éveil).
Pour le reste de ton message (concernant la frustration non au niveau sexuel mais au niveau de la violence), effectivement, je ne l'avais pas compris comme ça. Je suis entièrement d'accord.