Matchoss et Izu vous propose une critique du film Le Château Solitaire dans le Miroir de Keiichi Hara sortie en France le 6 septembre. (oui, on a un peu de retard)
C'est un bon film, honnête, qui nous parle de l'adolescence, d'amitié et de reconstruction de soi après des traumatismes. Un film positif qui prend son temps pour nous amener vers une belle fin qui va à toute allure.
Sympa ce podcast ! J'admets n'avoir quasiment pas écouté vos émissions à cause de leur qualité sonore, principalement, et parce que je suis trop éloigné de la riche actualité des sorties.
Sans surprise, je suis d'accord avec la majorité de vos ressentis: c'est une belle histoire bien qu'assez tranquille qui, grâce à sa dernière partie, parvient à marquer le spectateur en faisant monter l'émotion. Ne m'attendant à rien, j'ai mis un petit moment à comprendre quel serait l'horizon d'attente honnête pour cette histoire. J'ai alors craint de m'ennuyer un peu, d'autant que pas mal d'éléments semblaient relever de tropes ou évoluer sans hâte, ce qui participe finalement du charme de l'histoire. Je m'attendais à quelques petites choses au niveau des cadrages du château, pour mettre en valeur la recherche de la clé, mais on admet au fil du temps que seuls comptent les personnages qui s'y rencontrent.
Spoiler sur :
Comme vous l'avez dit et sous-entendu, certains manques d'information concernant les ados sont là pour ménager la révélation: je m'attendais à des univers multiples bien que ce soit désamorcé dans le film, mais je préfère ce décalage temporel, même s'il nécessite des arrangements scénaristiques. Le réalisateur s'en sort aussi en défendant l'idée que même dans une sorte de safe space, ces ados en souffrance pourraient avoir tendance à rester évasifs, pour différentes raisons convaincantes ou parfois exagérées. Perso, le développement narratif de la team me convient en regard de ce que je perçois de ces intentions d'écriture, et parce que ça fait partie du charme de l'histoire (tout en risquant d'agacer). Je pensais que le dilemme entre garder ses souvenirs et accomplir le vœu serait plus investi, mais c'était peut-être bon d'y couper court.
J'ai été presque rassuré quand l'arc de la fille agressé se dévoile, permettant à héroïne et ses tourments bien plus légers de mettre les choses en perspective, sans vouloir dénigrer ses souffrances. Là encore, je suis d'accord pour apprécier une approche plus douce du harcèlement, ce qui change du traitement parfois outrancier des brimades dans d'autres fictions. Je ne sais même pas si j'avais pensé à l'idée redoutablement pessimiste que des élèves de différentes époques faisaient face aux mêmes travers de l'institution scolaire !
Le chaos et l'effroi laissé par l'attaque du loup, assez impressionnant d'ailleurs, m'a surpris en contraste du reste, mais c'était une bonne façon d'électriser ce moment décisif de l'intrigue. Tout le reste s'est goupillé de façon à me laisser bien plus ému que je l'aurais supposé, vu d'où l'on partait. La magie des histoires fonctionne encore à mon age, c'est cool !
Côté réalisateur, je n'ai vu qu'Hokusai et Wonderland, que j'avais trouvé plaisants, sans non plus être pleinement transporté. Je me suis fait une raison sur les films d'animation japonais que je trouve toujours moins ambitieux que les ténors éternellement cités, même quand leur réalisation est généreuse. Les enfants de la baleine ou le machin des pingouins sont mes dernières très bonnes surprises.
