J'avais également écrit deux paragraphes plus ouverts au débat, reposant sur des analyses et des avis et non sur des faits, avec des informations antérieures à la révélation du pacte secret, mais qui je pense permettent de mieux comprendre l'enjeu du sujet, d'autant que ça reste des infos « pyramidales » (télé publique, audition organisée par la Défense française) et non de la Toile (plus communautaire).
Quelles seront les conséquences de ces révélations des accords secrets entre le
Japon et les
États-Unis ?
Durant la dernière campagne électorale,
Katsuya Okada, alors secrétaire général du Parti démocrate du Japon (PDJ), déclara dans le journal
Mainichi : « [L'enquête de la commission] pourrait ouvrir le débat sur l'opportunité de réviser nos principes antinucléaires ou de continuer à les maintenir en vigueur ». Est-ce que le Japon pourrait se doter d'armes nucléaires ? La réponse n'a rien d'évident. En
1999,
Jean-Christophe Victor, dans l'émission
Le Dessous des cartes disait que : « Le Japon redoute aussi l'effondrement du régime [Nord-Coréen], parce qu'une Corée réunifiée pourrait constituer dans 10 ou 20 ans, une menace économique, et peut-être même militaire. Une Corée réunifiée avec une puissance nucléaire pourrait inciter le Japon à la nucléarisation, entraînant donc un changement radical de tout l'équilibre régional. » ; et : « La Chine est comme le Japon, favorable au statu quo. Mais si le régime Nord-Coréen disparaît, Pékin cherchera à ce que les États-Unis se retirent de Corée, mais pas du Japon. La présence militaire américaine dans la région arrange la Chine, car elle permet de maintenir le Japon sous surveillance. »
Si le
Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale française (
2007) évoque
« des tensions interétatiques (Inde‑Pakistan, Inde‑Chine, Chine‑Japon) » (
page 35), dans les auditions réalisées,
Hitoshi Tanaka (Japan Center for International Exchange, ancien ministre adjoint des Affaires étrangères) ne croit pas « que le Japon souhaite se doter d'armes nucléaires, à cause du coût international et intérieur », mais estime que « le débat pourrait ressurgir en cas de maintien d'armes nucléaires en Corée du Nord ».
Bon, je n'ai pas lu les 1 000 pages du rapport, seulement lancé une recherche automatique avec le mot Japon. Mais le résultat est... surprenant : Ashley J. Tellis, qui a certainement conseillé Bush fils pour l'Asie (une référence quoi

) dit :
« La prolifération nucléaire. (...) D’autre part, à plus long terme, la prolifération d’armes de destruction massive va-t- elle transformer une demande pour ces armes aujourd’hui latente en demande déclarée, pouvant émaner par exemple de l’Iran et de la Corée du Nord aujourd’hui, demain du Japon, de Taiwan ou de l’Arabie Saoudite, ces trois derniers
étant susceptibles de considérer qu’ils ont besoin d’armes de destruction massive pour garantir leur sécurité ? »
Plus sérieux, on trouve une intervention de M. Lee Chung Min, enseignant et chercheur dans plusieurs instituts asiatiques, notamment en Corée du Sud et à Singapour (Sud-Coréen) : « Nonobstant l’absence de guerre majeure en Asie depuis les années 1970, le tableau de la sécurité régionale fait apparaître la plus forte concentration de modernisations dans le domaine militaire, l’acquisition des systèmes d’armes les plus avancés et asymétriques, le plus récent des États nucléaires (la Corée du Nord) et le fait que cinq des plus grandes armées y sont stationnées. » Sur cette
page, on peut apprendre qu'en 2012, la Chine pourrait devenir la première puissance militaire en Asie, devant les Américains stationnés au Japon et en Corée du Sud. Cependant, il y a quand même des relations entre la Japon et la Chine. Les deux pays se parlent beaucoup à en croire les nouvelles données par NHK.
J'avais également écrit une autre introduction, que j'ai finalement changée car n'ayant rien à voir avec le sujet, juste montrer que niveau nucléaire civil, le Japon ne fait pas mieux qu'ailleurs (et puis ça date d'un mois) :
Le
4 novembre dernier, le Japon a fait fonctionner son premier réacteur nucléaire au
MOX, un combustible à mélange d'oxydes de plutonium et d'uranium. Une opération qui aurait dû être réalisée en
1999 s'il n'y avait pas eu un scandale lié à des falsifications de données. Si cette affaire n'a rien d'exceptionnelle (l'Allemagne en a connu une semblable concernant un centre de stockage de déchets en Basse-Saxe l'année dernière), elle rappelle une autre histoire plutôt similaire dans le seul pays victime de bombardements atomiques.
On peut trouver aussi une
polémique concernant la nomination du japonais Yukiya Amano à la tête de l'Agnece Internationale à l'Ernergie Atomique (Agence de l'ONU traitant les dossiers Iraniens et nord Coréen). L'article date d'avant la nouvelle majorité japonaise.
Bref, à mon avis, la situation en Asie est compliquée, et l'absence d'un devoir de mémoire vis à vis de ce qui s'est passé durant la seconde guerre mondiale n'explique pas tout. A priori, c'est la paix, mais ce n'est pas l'Europe non plus. Enfin, à, chacun de se faire son avis. Je dois avoir un point de vue plutôt pessimiste.
edit: Il semble que j'ai fait une petite erreur dans l'article. La résolution pour l'abolition des armes nucléaires, proposée chaque année depuis 1994, n'a été adoptée qu'hier mercredi alors que je pensait qu'elle avait déja été adopté. Mais cette résolution a dû être inspiré par un projet de résolution japonais adopté par le premier comité de l'ONU (Me demandez pas ce que c'est). J'avais gardé la news qui en parlait. J'avais anticipé l'actualité là.