Je ne parlerai pas des multiples films vus avant celui qui va suivre, me concentrant sur du film d'animation japonais....mais le film coréen
Parasite était une petite pépite à la réalisation inspirée, jubilatoire, dramatique, violent et roublard
Wonderland, le royaume sans pluie
Le réalisateur est aussi celui de Miss Hokusai, malheureusement assez tiède malgré un sujet captivant.
Difficile de réunir mes pensée sur Wonderland: je ne sais pas si le mot déception est approprié, n'ayant pas de grandes attentes. L'héroïne de notre histoire est introduite contre son gré dans un monde magique dans lequel elle devra jouer un grand rôle, accompagnée d'une antiquaire délurée et sous la houlette d'un alchimiste élégant mais imbu de sa personne. L'alchimie entre les persos justement fonctionne assez bien, malgré un doublage français peu naturel au début (restons poli), et les protagonistes comme les antagonistes ne manquent pas d'intérêt et de développement. On peut louer la façon d'aborder le monde magique des deux filles: c'est à la fois impertinent et casse-gueule en s'attaquant à la crédibilité du récit lui-même. Le Wonderland est parcouru au fil du voyage et on peut ressentir l'impression de passer à travers certains enjeux, certains messages tout en se laissant porter, sachant qu'avec la mgie on n'est jamais à l'abri de deus ex machina. L'humour et la légèreté sont du programme avec plus ou moins de réussite, mais l'intrigue a un côté sombre et dur qu'elle nous envoie à la figure: c'est particulier. Si le film a son lot de belles scènes et d'effets réussis, on peut déplorer des transitions parfois hachées ou mal fichues, le plus gênant étant que ça semble parfois délibéré, comme une intention d'auteur pas claire ou contre-productive.
Plus globalement, la réalisation a les atours d'un film d'animation, mais ce n'est pas toujours le cas de l'agencement des scènes: les enjeux ne sont pas bien présentés/rappelés ce qui donne un troisième acte assez particulier où l'on comprend les choses au fur et à mesure qu'elles se déroulent; j'ai toutefois bien aimé ce qui concerne le prince. La situation finale et l'épilogue manquent bigrement de soin et je pense qu'on est tous resté dans la salle sous le choc d'une non-conclusion, en espérant une scène post-générique, tellement il manquait quelque chose. C'est terrible de ne pas voir ça en tant que réalisateur: le récit accumule une certaine énergie, établit des liens entre les personnages et que sais-je. Faire tout retomber avec platitude est un gâchis assez curieux qui peut convenir à la fin de l'arc narratif d'un anime à la rigueur, mais pas ici...
Wonderland est un objet intrigant dont les parties manquent soit de liant, soit de mise en valeur, au risque de ne pas incarner suffisamment son ou ses messages, en remettant le bébé dans les mains du spectateur. Ce n'est certainement pas un film sans saveur mais le style du réalisateur m'empêche d'être plus enthousiaste ou positif.
edit:
Sith me donne envie de reparler de
X-men Dark Phoenix. Je trouve que la franchise des X-men au cinéma a proposé d'excellents super-héros, très humains (merci les comics ?) et interprétés par un casting très solide. Je pense à Jackman, Mc Avoy, Nicholas Hoult et surtout Fassbender dont le Magneto est peut-être le plus réussi, le plus écorché et en même temps le plus badass: ses apparitions de film en film furent un plaisir renouvelé. Hélas, Jean Gray soufre d'une part de son interprétation par Sophie Turner, actrice manquant de présence à l'écran (mais apparemment irrésistible dans les talk-shows américains), et d'une écriture boiteuse: on sait vers quoi le récit veut nous mener mais c'est disproportionné et peu subtil, alors que la situation avec Xavier est si intéressante. Le ratage évident vient des antagonistes, greffés dans le récit avec si peu d'égards que j'en ai été embarrassé pour Jessica Chastain. Pour autant, les scènes d'action sont percutantes, avec quelques idées, et la force dramatique de cette licence est toujours à louer. Un scénario trop faiblard ou attendu empêche cet opus de marquer un grand coup: de bons acteurs ne suffisent pas toujours.