Les explosions en anime sont un plaisir secret (et honteux ?) que j'ai longtemps eu

. La fumée est généralement un critère décisif pour juger du plaisir oculaire qu'on en retire: quand des corolles de fumées fleurissent à grande vitesse et - cerise sur le massacre - de façon irrégulière, c'est du bonheur. La chaleur de l'explosion est également capitale: faut qu'elle en ait dans le bide, et quand on voit les choses en grand, le souffle de sa déflagration fait du bien par où ça passe. Dédicace à l'énorme obus d'une échelle invraisemblable arrêté par Sachiel dans le premier épisode d'Evangelion, suivi du missile NN

La destruction - ou plutôt la fragmentation du décors est peut-être le summum du truc, quand c'est bien fait. Je crois que de grands films comme Akira ont des moments phares en la matière (incandescente). Puis, un jour que je matais l'arc de One Piece sur Ennies Lobby, j'ai remarqué ce style d'explosion qui découpe dans la roche ou la pierre taillée des cubes ou pavés réguliers : c'est pas mal et donne une impression massive (3D ?) aux éléments projetés projetées (cf. Conqueror of Shamballa avec Gluttony), là où autrefois les mêmes bouts non-identifiés pouvaient passer 10 fois devant l'écran . D'un autre côté ça sent le computer et l'uniformisation.
Les vieilles explosions de Gundam - par exemple - ont un charme particulier: la violence de l'explosion ne se reflète pas dans les différentes séquences de son déroulement mais dans l'aspect très brut du dessin, aux hachures grasses, avec si possible des silhouettes humaines se découpant dans une lumière poisseuse d'incendie. J'aime bien.
Question bruitage ce fut bien souvent limité, avec les mêmes sons qu'on retrouve d'une série à une autre pendant des années, et qui donne l'impression d'avoir été trop compressé ou mixé pour évoquer une explosion authentique: ça fait mangaïsé, avec une tonalité clinquante (tiiiing). Le passage de One Piece évoqué plus haut est gratifié de bruits de rondins/planches qui s'écrasent, rien à voir avec la pierre

C'est relativement récemment que j'ai entendu de meilleurs enregistrements s'imposer peu à peu, au son plus riche et fourni en débris divers qui retombent. Ca correspond surement à une volonté de mieux mettre en valeur des scènes travaillées, au de suppléer à la carence visuelle par une évocation auditive.
Les pires sont celles qui s'estompent tels un mirage sans affecter les décors d'un iota. Mais celles destinées à montrer l'invincibilité d'un personnage sont honorables...ou m'as-tu vu
