par Gohjiro » 18 Fév 2009 12:38
Je remercie la personne qui a fait la critique d'afro samouraï, ça m'a permis de bien me marrer. On nage dans le gros délire cosmique après avoir lu ça. Alors oui pas bien de critiquer le gout des lecteurs, spectateurs toussa, sauf que bon au bout d'un moment on a beau accepter un brin de subjectivité, au final quand la chronique, review ce que vous voulez, sert juste de tribune à l'intelligence crasse, au non goût et à l'intolérance vomitive, faut quand même rectifier un minimum.
Je passerais l'intro inutile qui ne nous apprend rien sur le sujet, de même que cette petite allusion sur le non sens de l'anime (qui outre le fait d'être de pure mauvaise foi, s'avère fortement erroné au regard de bon nombre d'animes, car bon depuis Quand l'absence de cohérence scénaristique est un élément primordial du cahier des charges ? Loule comme on dit)
Mais le plus jouissif dans l'histoire c'est l'herméticité absolue de tout concept novateur et fantaisiste, "un samouraï afro ça peut pas exister, TAVU l'incohérence". Heureusement que nos créateurs d'animes et manga en tout jours se torchent allègrement d'un tel raisonnement, car à part deux trois slice of life, je vois pas ce qu'on se mettraient sous la dent. On noteras au passage la petite touche élitiste avec le samouraï qui respecte le bushido, c'est beau c'est noble, mais sérieux même les jap s'en tamponnent le coquillard, citez moi un seul anime ou l'on trouve l'imagerie parfaite du samourai et de son bushido, un seul anime ou l'on voit un samouraï respectant à la lettre l'hagakure. C'est bien simple on ferait un anime là dessus, on se pendrait avec nos ceintures. Par contre ça vire au jouissif lorsqu'on joue sur les décalages, le ronin qui expie ses fautes et se rattrape comme il le peut, ou encore le coup du mec qui tente tant bien que vain de devenir samouraï et j'en passe.
Quand à l'histoire non elle n'est pas existante, elle parle de sentiments brute comme la vengeance, la haine, le remord, on se passeras bizarrement de parler du concept plutôt bien maitrisé de la schizophrénie fantasmé, ça risquerait de donner envie de voir l'anime. Alors oui sur le papier c'est léger, mais au fond ce n'est pas plus léger qu'une vulgaire guerre de clan pour l'obtention d'un territoire, qu'une histoire d'amour croisé. Je veux dire ça fait partie de ces clichés maintes fois ressassé, et ce n'est pas tant là dessus qu'il faut se concentrer pour voir si c'est réussi ou non, mais sur les artifices employé pour le mettre en valeur (là ou l'anime aurait pu sombrer dans la bêtise crasse c'est s'il on n'avait même pas eu droit à un falshback pour nous compter les motivations d'afro). Alors qu'elles sont ces artifices ? Bah bizarrement c'est ce qui pourraient passer comme annexes, dérisoires, bonus au vu de certains (en fait quasiment tout ceux qui porte au nue le scenario d'un anime sans se rendre compte qu'on est avant tout dans le visuel, le mouvement, l'imagerie, le sonore), bref tout ce qui fait partie du media anime. Et là force est de reconnaitre qu'afro samouraï crève la tronche niveau identitié.
Oui le chara est surprenant, mais au moins il se démarque, il innove, il fait parler. Oui il y a des technologies (LOL TAVU L'incohérence), mais celui qui y verras qu'une volonté puérile d'aligner des gadgets pour se la jouer cool seras forcément dessus. J'ai cru voir que le décalage entre l'aspect traditionnel lié au background propre à l'ère samouraï et celui des nouvelles techno était raté... Ah ... Outre la subjectivité flagrante d'une telle assertion j'aimerais qu'on étaye un minimum. Car franchement je trouve ça personnellement réussie, c'est original (oui fallait y penser avant toussa mine de rien), c'est opposable au possible ce qui nous donne un coté intemporel et fantastique non négligeable. Et en plus ça se donne le bon gout de ne pas s'étaler comme la confiture, ça se fait par petite touche, on sombre pas dans le grotesque sauf pour les fanatiques du japon médiévale mais eux auront l'intelligence d'arrêter au premier clin d'œil.
Alors oui à la fin y a un nounours avec des fusées et tout le toutim. C'est plus réaliste pour un sous. OLALLALA sacrilège. Sérieusement si on peut même plus jouer sur les codes, insérer un décalage entre le coté sérieux de la chose (on parle quand même du vrai combat final, l'autre OSEF, il est juste là pour correspondre au chaier des charge narratif, là on parle de la vrai lutte émotionnelle), et l'aspect grotesque du costume, des gadgets, c'est jouissif, brillant. Afro samourai joue avec les codes, sans pour autant prostituer sa narration à grand coup d'artifice burlesque dont s'inspirent un grand nombre de séries comiques.
Autre élément jouissif, la musique. Oui c'est du rap, la crème au passage, RZA c'est pas le dj de la fète municipale de passy palaiseau non plus. Alors quand c'est des japs qui la réalisent pour un anime avec des samouraïs, on crie au génie, on trouve le décalage jouissif, la musique bonne (et je suis parfaitement d'accord), mais avec les américains ça passe pas, certains y verront une volonté sous-jacente de récupérer un phénomène, d'autres iront encore plus dans l'absurde en répondant "c'est des ricains, c'est pour leur marché en priorité, donc la compo doit être du rap, ça doit plaire aux jeunes, faut racoler", et bah ma foi avec de telles à priori on est pas sortis de l'auberge. Afro samouraï intègre au code du samouraï ou plutôt à l'imagerie populaire qui s'en réfère (vous savez on est dans le fantasme de papy mamy, ou plutot dans celui de tout ceux qui n'y connaissent pas grand chose à l'histoire jap : samourai, kimono, sabre, ronin, voyous, auberge, maison spécifique, pièces d'or bizarre, tranchage, violence des combats à l'arme blanche, crie surjoué et j'en passe), toute un pan de l'afro culture noir américaine (façon de parler, de bouger, de s'habiller, de chanter, danser etc.).
La pique sur la VO est totalement injustifié et il faudrait être la dernière des courges (ceux qui se sentent visés m'en verront désolé ou pas), pour préférer voir l'anime en vojap. C'est comme si on virait la musique pour une autre, car à la différence d'autres animes, le dirty trash, les expressions sonores, la linguistiques, tout est fait pour faire partie intégrante du background de la culture afro, et créer ainsi le décalage (inexistant rappelez vous...) avec l'imagerie féodale japonaise.
Au final on se retrouve avec un anime qui reprend des codes et les mélanges, tant au niveau du genre sci fi/ féodale, qu'au niveau du rythme (les scènes d'actions nerveuses et dynamiques/les scènes de "repos" voir contemplative), qu'au niveau du background (afro/japon). Bref voir dans afro que le mot afro c'est être une sacré buse. On passeras les références cinématographiques (kill bill, ghost dog etc.) ça risquerait de donner envie de voir l'anime.
Ah et j'ajouterais que j'ai été hautement horripilé par la conclusion qui nous parle de cliché lamentables au sujet de l'ultra violence, robots, femmes nues. J'ai envie de dire WUT? Non car bon l'élitisme rampant typiquement français, qui consiste à dire "ah oui mais ça c'est du populo racoleur" c'est juste gerbant au possible, et ne fait que démontrer un manque totale de culture quand à l'animation japonaise. On trouve du fanservice dans les oeuvres les plus "nobles" qu'ils soient. C'est juste totalement puérile. Encore plus puérile qu'on reproche à un anime format OAV, de capter l'audimat sur de l'ultra violence, alors même que l'anime représente des samouraï. A force de fantasmer le bushido, certains ont finit par en perdre le sens de la réalité.
Bref le cliché ici c'est celui de descendre un anime pour ce qu'il n'est pas, c'est aussi celui d'afficher un élitisme honteux et à coté de la plaque, c'est enfin et surtout de parler de ce qu'on ne connait pas. SUCCULENT.