Blame!
Une oeuvre dont je n'attendais plus d'adaptation après les mini-épisodes de jadis, mais voilà Netflix et son argent ! (Netflix qui me cache la sortie du film alors que je suis abonné, WTF ?)
Ayant commencé le manga en français pour le finir en anglais il y a des lustres, j'ai dû avoir l'impression d'être trop bête pour comprendre et recoller les morceaux à l'époque. Je me rappelle surtout que le graphisme et le découpage des deux volumes était à tomber par terre puis que Nihei s'est mis à simplifier très nettement son trait question décors à partir du 3ème volume, sans doute pour s'en sortir, mais j'avais été tellement déçu par ces grosses hachures en guise de panorama.
Blame! était un manga froid et quasiment dénuée d'humanité dans mes souvenirs (argh la tribu du film avec ces joueurs de tambourin) ! Il y avait toujours du technologique, de l'humanoïde post-humain (?), mais c'est peut-être un délire complet de ma vieille lecture, accouchant d'un gros malentendu. J'aimais ça pourtant, cette disparition de l'humain "pur" car forcément modifié à un moment ou un autre de cette histoire visiblement chaotique où tout est devenu trop grand pour être appréhendé, où des technologies dont on a oublié la raison première sont devenues des légendes ou des bâtisseurs en roue libre, etc.
J'ai retrouvé ces architectures longtemps chéries, ici magnifiées dans le film et ne souffrant au moins pas du rendu cell-shading réservé aux personnages, qui est relativement raccord et bien géré au demeurant [Berserk en cell-shading par contre...]. J'ai aimé le rendu donné au flingue de Killy, un peu moins les adversaires arachnoïdes.
Matchoss a écrit: En démarrant par une scène d'action, on a pas le temps d'installer la moindre empathie avec les personnages ce qui fait que je les trouve tous interchangeables au final et plutôt creux.
Je vois de plus en plus cette critique sur internet: on ne m'a présenté dans les formes tel perso donc je me fiche de ses dramas et de sa mort parce qu'il n'y a pas eu d'empathie, et je dis oui mais non: une fiction n'est pas obligée (genre cahier des charges, cf. le Fossoyeur qui me déçoit bien sur le sujet) de se plier à ces directives: on peut tout aussi bien se figurer l'importance de la mort d'un perso en jaugeant les réactions des autres protagonistes, et l'une des nécessités de la fiction au sens large est de nous faire déduire des choses sans devoir les détailler, et même avec un supplément d'émotions rapidement emballées si elle s'y prend adroitement. Combien il est ennuyeux de se taper le premier acte d'exposition où l'on va nous faire aimer cette famille américaine qui va devoir se ressouder face à l'impensable élément perturbateur (gros exemple cliché).
C'était une parenthèse généraliste que je ne souhaite pas particulièrement illustrer avec Blame! the movie, qui ne propose pas des personnages captivants et nous ennuie avec des 3ème couteaux pénibles (le mec qui n'accepte pas la mort de sa dulcinée)...mais quelque part on est dans Blame
![Smile :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
. Il me semble que les persos sont plus minimalistes dans le manga (pas d'épanchement sentimental), sauf Killy qui reste égal à lui-même: il est toutefois d'apparence plus "ado" dans le manga, mais celle du film ne me déplait pas si ce n'est la comparaison à Terminator.
Pour le scénario et la fin, on a effectivement le sentiment de voir un de ces films "échantillon d'un univers développé ailleurs": on nous met un peu tout en mode one-shot, avec une fin ouverte mais sur rien ou invitant à la (re)lecture du manga.
Je suis quand même impressionné du travail effectué sur ce manga culte. Je me demande si Biomega ne serait pas plus intéressant, si on l'adaptait en entier par contre.