Écrit et Réalisé par Nishigori Atsushi (
The Idolmaster, animation et character design sur
Tengen Toppa Guren Lagan et
Panty & Stocking with Garterbelt)
Dans le futur, pour survivre à un environnement hostile, les humains se sont retranchés dans des villes-forteresses, les Plantations. De jeunes adolescents orphelins et ignorants du monde extérieur y sont entraînés au pilotage de robots humanoïdes, les Franxx, afin de repousser les attaques de monstres gigantesques, les Kyouryuu.Une co-production Trigger et A-1 Pictures qui se promène entre le bon vieux robot des familles et le dernier LN grivois à la mode.
Sa plastique devrait être son atout principal face à une ambiance double qui se cherche et une histoire qui prend ses aises. Pas mal de morceaux d'action nerveux au programme avec des anciens de Gainax aux manettes. L'animation vibrante des personnages, associée au chouette design de Tanaka Masayoshi (
AnoHana,
Your Name), contribue à insuffler un peu de vie dans des carcasses stéréotypées à souhait. Les robots, produits hybrides entre
Star Driver et
Heroman, sont plutôt adorables, bien que la composante mecha s'en trouve amoindrie au passage avec leurs formes et mouvements très humanoïdes.
Pas grand chose à dire sur l'histoire pour le moment. On navigue en eaux familières dans le moule evangelion-esque, que ce soit par le visuel, la mise en scène ou les thèmes abordés ; on y retrouve l'escalator, le passage de la gare, les compatibilités des pilotes, les monstres mystérieux dont la destruction du noyau finit en gerbes sanguinolentes, certains plans de cockpit (ugoke !)...
La série chercherait à placer le plus grand nombre de clins d'œil à la minute qu'elle ne s'y prendrait pas autrement. J'espère qu'elle se préoccupera moins de singer son illustre aînée et s'attachera à développer une identité propre dans les épisodes à venir, mais rien n'est moins sûr. Après, en ce qui me concerne, je suis très client de ce genre de références qui titillent ma fibre nostalgique. C'est sans doute ce qui sauvera la série à ce rythme.
Les personnages n'exercent pas beaucoup de sympathie pour le moment, bien que leurs interactions, pas trop guindées, confèrent une dynamique agréable à l'ensemble. Reste du déjà-vu assez flagrant, et des protagonistes souvent circonscrits à un gag ou trait de caractère (le gros avec ses pains...) qui expliquent le manque de relief global du casting. 002 s'en tire un peu mieux par son côté flamboyant et ses origines mystérieuses, mais il lui reste à faire ses preuves si elle ne veut pas rester un simple transfuge de Mari des Rebuilds.
Le plus gros défi pour DITF va être de trouver d'urgence un équilibre entre ses ambitions sérieuses et ses bouffonneries graveleuses. Aucune amorce dramatique ne pourra être placée tant que des épisodes façon waifu wars comme le 2 existeront. Le côté ultra-racoleur puissance 1000 du machin - les mains au cul, les flashs de poitrines et popotins intempestifs, les pilotes en levrette, ou encore cette magnifique manette de test en forme de fesses (génie) - viennent forcément saper les intentions plus graves, les passages narrés à la première personne ou plus généralement le vernis Eva. En l'état c'est un peu trop risible pour être pris au sérieux, à part peut-être au sixième degré.
Le scénario en lui-même est un peu supérieur à la moyenne dans le sens ou il se développe sans trop d'encombres, en oubliant les info-dumpings coutumiers du milieu. Et puis la base d'inspiration est solide. Mais ç'a encore tout à prouver.
Est-ce que ça pourra être autre chose qu'un joli écrin, mystère...