Une critique très vrai par Lire.
C'est un brûlot. Un réquisitoire en règle. Une diatribe circonstanciée contre la politique hospitalière nippone. Et c'est une bande dessinée. Depuis cinq ans, un manga fait tousser le gouvernement japonais en éreintant les incohérences et les scandales d'un système hospitalier gangrené par des conditions de travail extravagantes, la corruption de ses pontes et le cynisme de ses cadres. Au point que les sept tomes déjà parus de Say Hello to Black Jack, vendus chacun à deux millions d'exemplaires, ont dessillé les yeux des Japonais et forcé le ministère de l'Education et de la Science à engager une réforme ([u]ps : ça c'est sérieux, le gouvernement a fait une augmentation des salaires des internes[/u]). La publication, le 15 juin, par Glénat de Say Hello to Black Jack, oeuvre emblématique de la puissance médiatique des mangas au Japon, dévoile un nouveau pan de cette culture du récit en images... «Depuis longtemps, les mangakas participent aux débats, explique Dominique Véret, directeur éditorial chez Delcourt. Alors qu'en Europe nous avons une approche ludique et esthétique de la bande dessinée, la production japonaise entre en résonance avec les convulsions de la société.»... «Au Japon, la bande dessinée est un outil de communication au même titre que la presse, affirme Laurent Muller, directeur éditorial de Glénat. Les mangakas osent une vraie critique sociale, acerbe et réaliste.»...