Lyn Annouilh a écrit:C'est ce qu'on appelle la résilience je crois, même si ce mot englobe bien d'autres choses, les enfants ont une manière de concevoir le monde et d'interagir avec lui qui fait qu'ils peuvent facilement s'abstraire d'événements abhérrants voire horrifiques pour se replonger dans leur quotidien. Une forme de souplesse que l'esprit perd a l'âge adulte.
Une explication très intéressante mais étrangement compliquée pour quelque chose qui en réalité m'a lair beaucoup plus simple.
On voit dans des tas de fictions des personnages vivant dans un monde réel, tout d'un coup confrontés à des êtres surnaturels, horribles et autre. Leur réaction est souvent très en-deça de la terreur et du traumatisme qui devrait en résulter, afin de passer rapidement l'étape de l'acceptation et de l'accoutumance du surnaturel et d'entrer dans le vif de l'action (je schématise beaucoup). Nous sommes tous tellement habitués à ces "codes" de la fiction qu'ils nous paraissent naturels.
C'est vrai que dans Noein, c'est plutôt frappant, ce balançement entre le scénario et la vie des enfants, qui se situent chacun à des niveaux très différents (désolé de rester vague: question de spoil), même s'il sont intimement liés. On peut supposer que c'est à dessein, afin d'attirer plusieurs publics qui s'intéresseront aux différentes facettes de l'anime, ou afin de proposer en contrepoint des thèmes abordés par la série le quotidien rassurant et terre-à-terre d'Haruka et sa bande. C'est toutefois un exercice que j'ai trouvé indigeste dans Noein.
Autre critique: je n'ai pas aimé Haruka et Yu. Les tenants et aboutissants du scénario méritaient mieux comme personnages, non ? Toutefois, la beauté spécifique de cet anime réside peut-être dans les élements que je critique et je m'en rends compte.
J'ai eu des difficultés à regarder cette série du début à la fin (notamment à cause des éléments de critique proposés par Kuremonsu) mais je ne regrette pas d'avoir persévéré. C'est assurément une des séries de l'année 2006 avec de l'ambition, des idées artistiques à la pelle et une histoire originale.
Des passages m'ont beaucoup touchés.